Le pasteur Kas et son épouse Meda
Kinshasa, 22 janvier 2024 (ACP).- Le pasteur de l’église primitive a été arrêté lundi à Kinshasa, en République démocratique du Congo, sur instruction du Procureur général (PG) près la Cour cassation, pour avoir épousé plusieurs filles mineures, a-t-on appris de cette juridiction.
« L’arrestation du pasteur Kas Kasambakana à Kinshasa, qui a épousé plusieurs filles mineures et du père biologique de la fille (une mineure donnée en mariage à un pasteur de 68 ans), à Mikanda, servira d’exemple à toute personne qui se livrera à des tels actes», a déclaré Me Joëlle Kona Mbamba, vice-présidente de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH).
Elle a fait savoir que cette arrestation est le résultat de plusieurs mobilisation faites par des associations de défense des droits des femmes, avocates et de la Commission Nationale des Droits de l’homme (CNDH), qui s’étaient mobilisées pour saisir les ministres de la Justice et du Genre, Famille et Enfant ainsi que le Procureur général afin d’obtenir leur implication dans l’affaire du 13ème mariage du pasteur Pierre Kasambakana et d’élargir des poursuites judiciaires à toutes les personnes impliquées.
« C’est une lutte qui n’est pas celle de l’acharnement contre une personne mais celle de la défense des droits de la femme et celles qui ne peuvent pas parler contre ce qui apparaît comme l’esclavagisme sexuel, mariage forcé », a souligné Me Kona.
Se référant de la Loi portant protection de l’enfant?
Par ailleurs la vice-présidente de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) s’est référée sur les différents textes légaux nationaux, régionaux et internationaux portant protection de l’enfant, interdisant le mariage forcé, spécifiquement la loi n°06/018 de 2006 modifiant et complétant le Décret du 30 Janvier 1940 portant Code pénal congolais en son article 174, que ces associations souhaitent la poursuite judiciaire et l’arrestation de toute personne impliquée dans cette affaire, en mettant ainsi en garde tout auteur de tels actes au risque de subir la rigueur de la loi. Elles fustigent ce geste ignoble qui constitue une violation grave des droits de l’Homme, et demandent à la population de dénoncer tout auteur des faits illégaux.
« C’est le Procureur général qui est la personne attitrée, et qui a, à lui seul, l’ancrage, la puissance et le monopole de l’action publique afin que les actions puissent être menées pour que la lumière et les droits de cette fille innocente, à qui on fait dire de choses alors que de toute évidence il apparaît qu’elle n’a pas consenti à ce mariage », a conclu Me Kona Mbamba.
ACP/