Kinshasa, 6 mai 2025 (ACP).- Des sensibilisations accentuées des femmes, notamment dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), ravagé par la guerre d’agression rwandaise, ont été suggérées lundi à Kinshasa, par une sage-femme, pour sécuriser les prestataires de cette profession dans les zones de conflit, lors d’un entretien avec l’ACP. « S’inspirant du thème retenu cette année pour célébrer la sage-femme, à savoir : + La sage-femme, indispensable dans chaque crise+, je suggère que des sensibilisations soient accentuées dans les zones de conflit, notamment dans l’Est de la RDC, où la violence et l’insécurité entravent l’accès aux soins de santé, mettant en danger les sages-femmes et leurs patientes », a déclaré Stéphie Luaula, sage-femme. «Si la femme est sensibilisée, elle sait prendre le contrôle de son corps et devient autonome. Plus elle est autonome dans sa santé, plus elle se prend en charge rapidement, car une femme sauvée, c’est un bébé sauvé », a-t-elle ajouté. Mme Luaula a fait savoir que les sages-femmes en RDC font face à de nombreuses difficultés qui impactent leur capacité à fournir des soins de qualité aux femmes enceintes et aux nouveau-nés, notamment le manque de ressources financières et matérielles, l’accès limité à la formation et une faible rémunération. « Pour améliorer les conditions de travail des sages-femmes, il faut un budget spécifique pour la formation continue des sages-femmes et pour favoriser l’accès aux équipements nécessaires », a-t-elle recommandé, ajoutant que cela contribuerait à une meilleure prise en charge des femmes et à des résultats de santé maternelle et infantile plus positifs. Elle a, par ailleurs, dénoncé le fait que les sages-femmes doivent souvent faire face à des complications liées à la grossesse et à l’accouchement, comme des hémorragies, souvent sans ressources nécessaires, utilisant parfois des méthodes archaïques, lesquelles, à son avis, ont des conséquences fâcheuses sur la santé des femmes. Pour Mme Stephie Luaula, il est essentiel d’offrir des formations appropriées aux sages-femmes. « Nous faisons un métier de cœur. C’est plus qu’une vocation. Les sages-femmes doivent bénéficier des formations spécialisées dans les complications de l’accouchement», a-t-elle martelé. Membre de la Société des sages-femmes en RDC, Mme Stéphie Luaula est la fondatrice de la maison périnatale « Mwana Mboka », la première maison de naissance en RDC, dont la vocation est d’accompagner les femmes en situation de précarité dans le suivi de leur grossesse et du post-partum. ACP/