Kinshasa, 04 juillet 2023 (ACP).- Trente (30) femmes veuves de Ngaliema, en République démocratique du Congo, ont été appelées mardi, à lutter contre les mauvais rites ancestraux dont elles sont victimes, au cours d’un échange organisé mardi par l’ONG « Association internationale du Congo (AIC) ».
« Cet échange axé sur le thème : « veuves entre tradition et modernité », a permis à ces dernières d’acquérir les compétences nécessaires afin d’éradiquer les mauvaises traditions ancestrales qui leurs sont infligées », a déclaré Pélagie Ngoyi, présidente de cette association.
Et d’ajouter : « Ce genre de rencontre consiste à interpeller tout le monde sur les différents rites pratiqués en RDC afin d’éviter certains traitements inhumains imposés aux veuves ».
Mme Ngoyi a rappelé aux participants les difficultés rencontrées au quotidien concernant le respect des droits des veuves en dépit des nombreuses dispositions contenues dans le code de la famille.
« Les rites de veuvage sont nombreux, selon les espaces géographiques et sociologiques. Ils consistent à des privations parfois des maltraitances qui visent à rappeler à la femme son nouveau statut de veuve sans défense et de celle qui est vouée à elle-même », a-t-elle dit avant de poursuivre qu’ils ont cette particularité d’être dégradants, humiliants et bafouent le droit humain fondamental.
Selon la présidente, dans certaines tribus, une femme qui perd son mari, perd aussi ses droits et devient très vulnérable. Cependant, cette dernière sera victime de la spoliation des biens, privation d’héritage et soumission dégradante à leurs belles familles (pleurer sans cesse, garder la tête baissée, dormir à même le sol sur une natte, se nourrir une fois par jour, se raser la tête…), a-t-elle dit.
Mme Ngoyi a soutenu, à ce sujet, que le rôle que jouent les belles mères et sœurs du mari est néfaste, il rend la situation de la veuve critique et difficile. « Les époux ont également leur part dans cette histoire. Très souvent, ils ne parviennent pas à faire la part des choses entre leurs parents et femmes qui se laissent malheureusement malmener par peur de représailles », a renchéri Mme Ngoyi.
« Les femmes doivent être conscientisées afin de lutter contre ces mauvaises pratiques. Elles doivent surtout les dénoncer auprès des autorités compétentes en vue d’arrêter leurs propagations », a-t-elle signalé.
Il sied de souligner que cet échange a été précédé par une pièce de théâtre jouée par les membres de cette association et qui mettait en exergue une situation de maltraitance vécue par des veuves lors de la disparition des époux.
ACP/ KHM