Kinshasa, 06 août 2023 (ACP).- Des victimes des violences sexuelles en République démocratique du Congo, ont réclamé justice suite aux préjudices subis lors des différents évènements malheureux ayant éclaté au pays, a appris dimanche l’ACP d’un communiqué du Fonds national de réparation des victimes des violences sexuelles.
« Des milliers des victimes des conflits armés que la République démocratique du Congo a connues depuis plus de trois décennies, ont réclamé justice suite aux préjudices qu’elles ont subi. Ils l’ont fait savoir lors de la célébration de la première journée nationale d’hommages aux victimes des violences sexuelles liées aux conflits et crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité », a renseigné un communiqué du Fonds national de réparation des victimes des violences sexuelles et autres crimes contre la paix, la sécurité et l’humanité(FONAREV).
Témoignant ces faits macabres, Mme Andrienne Kaseka, victime lors de l’insurrection de ‘’Kamwena N’sapu’’ à Kananga au Kasaï-Central, a déclaré : « auparavant, mon mari était parmi les hommes kidnappés dans son village pour une destination inconnue. Une nuit, ma voisine enceinte avait les douleurs d’accouchement. Ne sachant pas quoi faire, elle a accouché sous mes yeux. Il fallait l’amener quand même dans un centre médical le plus proche pour les premiers soins. J’ai décidé de l’accompagner en demandant à ma sœur et mon frère de 14 ans d’aider sa voisine. Pendant que nous marchions, nous étions tous surpris par les militaires qui ont commencé à nous maltraiter malgré les explications fournis. Ils m’ont violé ensemble avec mon petit frère. Ma sœur et ma voisine qui venait d’accoucher étaient mortes sur place ».
Et d’ajouter : « au retour de mon mari, les vielles du village m’ont pris un jour vers 05 h du matin et m’ont torturée nues aux yeux de tous. Quelques jours plus tard, mon mari m’a chassé de la maison et le pire est que je me suis retrouvée enceinte. A ce jour, j’ai mon enfant qui n’a jamais connu son père ».
A cette occasion, elle a encouragé ses paires à briser le silence en dénonçant les auteurs de ces actes afin qu’ils soient punis par des instances compétentes. « Nous réclamons que justice soit faite pour tous les préjudices subis. Les auteurs de toutes ces atrocités sont identifiables », a-t-elle révélé.
« Je vivais dans un village de l’Ituri avec ma mère, ma femme et mes enfants. Un matin, ma femme est allée à la source prendre de l’eau vers 5h. A son retour, nous avons attendu le coup des balles. En sortant, nous apprenons que les rebelles ADF ont entouré le village depuis longtemps. Pendant notre fuite, nous sommes tombés dans les mains des assaillants qui m’ont obligé de violer ma mère en présence de mon épouse et de mes enfants, scène horrible. Ensuite, ils ont violé ma femme devant mes enfants et l’ont enlevé. Depuis 2017, nous n’avons pas ses nouvelles. Puis, ils nous ont relâchés. J’avais mon cadet, un bébé de 5 mois qui est mort en route, car, je n’avais rien à lui donner pendant la fuite », a regretté de son côté avec larmes, M. Désiré Yangampi, victime des violences dans un village en Ituri.
Il sied de rappeler que cette cérémonie a été organisée et présidée par le couple présidentiel.
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