RDC : la coutume, un frein à la reconnaissance de droit foncier des femmes (Enquête d’une ONG)

Kinshasa, 10 mai 2025 (ACP).- La coutume reste un frein à la reconnaissance de droit foncier des femmes, selon une enquête d’une coalition des femmes pour l’environnement menée dans les provinces du Nord et Sud-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo, présentée vendredi dans un atelier à Kinshasa. 

«Comme nous le savons, les textes juridiques en vigueur sont impersonnels. Ils ne discriminent personne parce qu’on ne peut pas déterminer si c’est l’homme ou la femme. Car on nous appelle tous Citoyen. Le diagnostic nous a révélé que notre coutume est à la base de manque de reconnaissance de droit foncier des femmes», a révélé Cherifa Eyere Apek, directrice administrative et financière de la Coalition des femmes leaders pour l’environnement et de le développement durable (Cfledd).

Elle a fait savoir que seules deux provinces sont matriarcales en RDC et dans les provinces patriarcales, les femmes ne jouissent pas de même droit que les hommes. 

« Les problèmes identifiés prouvent que la discrimination foncière est fondée sur le stéréotype coutumière», a -t-elle souligné. 

Un plaidoyer pour l’accès de la femme à la tenure foncière

Mme Marie Dorothée Lisenga, coordonnatrice de la Cfledd, a fait savoir qu’un plaidoyer a été mené et qui continue, à travers ce projet, Femme en action, pour permettre à ce que cette dernière ait accès à la terre. 

Cet Atelier de présentation des résultats des diagnostics sur les obstacles à l’accès à la tenure foncière pour les femmes et filles des communautés locales et autochtones des provinces du Nord et Sud-Kivu visait à renforcer le plaidoyer en faveur des droits fonciers de cette cible bénéficiaires du projet « Femmes en Action », a-t-on noté.

Cet atelier s’est poursuivi par une conférence de presse conjointement animée par Dorothée Lisenga, Eyere Apek cherifa, Raphaël  Kasongo de la Commission nationale de la réforme foncière (Conaref) et Jean Robert Bowela, représentant de la société civile environnementale, au cours de laquelle, ils ont dénoncé les obstacles que les femmes rencontrent quant à leur accès à la terre.

La Cefledd exécute le projet Femme en action, financé par Fondation Paul Girain la joie, dans les provinces du Nord et Sud-Kivu qui vise d’accroître l’adaptation au changement climatique des jeunes filles et femmes de ces provinces particulièrement celles qui sont plus vulnérables dans la filière agricole et forestière pour permettre de contribuer à la restauration et la conservation de la biodiversité forestière. 

Le projet a eu à mettre en œuvre plusieurs activités parmi lesquelles le diagnostic pour comprendre comment se passe la tenure foncière dans les provinces ciblés plus précisément dans les territoires de Walikale (Nord-Kivu) et à Kabare, Kalehe et Mwenga (Sud-Kivu), a-t-on appris.

Toutes les parties prenantes (les acteurs étatiques comme les représentants du service de Cadastre, du ministère de l’Agriculture et de sécurité, les autorités coutumières et les organisations paysannes) qui font partie de la gestion de droit foncier ont été réunies pour participer à ces travaux, ont indiqué les responsables de cette organisation. 

La Cefledd est un réseau composé des organisations féminines et mixtes avec un total de 375 membres. Elle vise à construire un monde où la femme est épanouie et fonctionne aujourd’hui dans onze provinces selon l’ancienne configuration et d’autres nouvelles provinces de la nouvelle configuration. ACP/C.L.

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