RDC: la population invitée à dénoncer des abus à l’égard des femmes handicapées

Kinshasa, 3 juin 2025 (ACP).- Une recommandation a été formulée aux populations de la République démocratique du Congo de dénoncer les abus des femmes vivant avec handicap, à l’ouverture mardi à Kinshasa, du premier atelier de prévention et de sensibilisation aux violences basées sur le genre (VBG) sur cette catégorie sociale.

«Les VBG sont un fléau qui affecte toutes les couches sociales et les femmes en situation d’handicap, notamment les non voyantes y sont particulièrement vulnérables et trop souvent, elles sont victimes d’une double discrimination liée à leur genre et à leur handicap et  sont dans l’incapacité de se défendre. Nous invitons la population congolaise à dénoncer tout abus à leur égard», a déclaré Edith Lolo, conseillère au sein de l’ONG «Espoir de la jeunesse».

Selon Mme Lolo, les parents doivent prendre conscience de l’existence des VBG, car la femme, notamment celle en situation de handicap est sacrée et l’on doit mettre fin à la marginalisation, au rejet, à l’exclusion, au manque de considération dont sont victimes les femmes dans la famille et dans tous les milieux sociaux.

Elle a fait savoir que la stigmatisation et le silence autour des violences affectent énormément les victimes, notamment, la perte de l’estime de soi, le repli sur soi, la culpabilisation, la perte d’emploi et que les VBG prennent diverses formes, et sont souvent perpétrées dans le cadre conjugal ou domestique.

«L’une des grandes batailles de notre ONG est de briser les inégalités à travers certains outils, car les violences sur les femmes doivent cesser. Il n’y a pas de raison qu’un humain soit mis à l’écart, stigmatisé du fait de son handicap ou de son sexe», a indiqué Mme Lolo. 

« Il est nécessaire de mettre les femmes marginalisées ou vulnérables au même niveau que les autres femmes. Elles doivent bénéficier d’une même éducation, des mêmes soins de santé et de la même instruction et information. Il faut donc corriger les disparités », a-t-elle ajouté, avant de recommander aux parents d’éduquer leurs enfants de manière équitable.

«Les parents doivent éduquer les enfants de manière égalitaire. Ils ne doivent faire de différence entre les filles et les garçons», a dit Mme Lolo, avant d’inviter les hommes à s’unir avec les femmes dans ce combat d’éradication de la violence dans la cellule familiale, scolaires, professionnels et religieux.

Elle a, en outre, mis en lumière l’importance d’une action collective et coordonnée pour mettre fin aux violences faites aux femmes, en reconnaissant que cela nécessite, non seulement des changements dans les politiques, mais aussi une transformation profonde des attitudes et des mentalités au sein de la société.

Elle a exhorté le Gouvernement à mette aussi l’accent à l’éducation de base, aux valeurs et au respect de la dignité humaine. « Les autorités de la RDC doivent élaborer des règles de déontologie et d’éthiques au niveau professionnel et organiser des formations, des sensibilisations ainsi que d’insérer dans les manuels scolaires les questions de respect des droits humains afin d’inculquer la culture de la paix aux populations », a-t-elle conclu.

Axé sous le thème: «Luttons contre toutes sortes de violences à l’égard des femmes», cet atelier vise à mettre à la disposition des femmes vivant avec handicap des armes nécessaires pour lutter contre les différentes formes de violences dont elles pourraient être victimes. Il vise également à sensibiliser les femmes aveugles et malvoyantes à la thématique « VBG » et à renforcer les capacités des femmes vivant avec handicap sur cette question. ACP/ODM

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