Kinshasa, 18 juin 2025 (ACP).- Une prise de conscience collective a été préconisée à la population de la République démocratique du Congo (RDC), pour faire face contre les violences faites aux enfants, lors d’une conférence en ligne mercredi à Kinshasa, en marge de la Journée mondiale de l’enfant africain.
« J’exhorte à une prise de conscience collective face aux violences dont sont victimes les enfants, notamment la maltraitance physique, les abus sexuels, la délinquance juvénile ainsi que les violences en milieu scolaire et social», a déclaré Gary Neville Kabasubabu, coordonnateur national de l’ONG « Vie d’impact ».
« Les communautés doivent se mobiliser aux côtés des pouvoirs publics pour redoubler d’efforts et mettre fin à ce fléau », a-t-il ajouté.
Selon M. Kabasubabu, la violence, dans son acception générale, englobe tout acte, parole ou comportement susceptible de causer un dommage psychologique, moral ou matériel à une personne, un groupe ou une communauté. Elle peut être directe ou indirecte. « Qu’elle soit physique, psychologique ou économique, la violence brise non seulement l’enfance mais compromet également l’avenir de toute une génération », a-t-il souligné.
De son côté, Myriam Matondo, secrétaire générale de cette ONG a fait savoir que les violences à l’encontre des enfants a des impacts multiples. Elles portent gravement atteinte à leur santé physique et mentale.
« Ces violences peuvent entraîner la mort, notamment lorsqu’elles impliquent des armes à feu ou des objets tranchants, et ont des conséquences à long terme sur les familles, les communautés et la société dans son ensemble », a-t-elle précisé.
Mme Matondo a souligné que ce phénomène est multiforme, avec des causes allant du niveau individuel (problèmes biologiques, troubles personnels) aux relations interpersonnelles, en passant par des facteurs communautaires et sociaux.
Elle a énuméré quelques facteurs de risque à savoir : un faible niveau d’éducation, la consommation nocive d’alcool et de drogues, ainsi que les troubles de santé mentale.
Nécessité d’une approche globale pour prévenir les violences
Freddy Katubilondi, superviseur national au sein de l’ONG « Vie impact » a insisté sur la nécessité d’une approche globale et coordonnée pour prévenir ces violences.
« Le comportement d’un enfant reflète souvent son équilibre intérieur. Les violences, qu’elles soient physiques ou psychologiques, ont des effets dévastateurs sur le développement mental des enfants. Elles peuvent provoquer des troubles psychologiques, des comportements inadaptés et affecter durablement la santé mentale de l’enfant. D’où l’importance de mettre en place une approche globale et coordonnée pour prévenir ces violences », a-t-il dit.
« Cette approche passe notamment par l’adoption et l’application rigoureuse des lois, la transformation des normes sociales, le renforcement du soutien aux familles, l’éducation des enfants sur leurs droits et sur les moyens de se protéger», a-t-il ajouté, avant de mettre l’accent sur les séquelles des agressions sexuelles vécues dans l’enfance.
« Un nombre important d’études démontre la grande diversité des troubles que peuvent présenter à l’âge adulte les victimes de telles violences. Protéger nos enfants aujourd’hui, c’est garantir un avenir plus sain et plus sûr pour notre société », a conclu M. Katubilondi.
Cette conférence en ligne a été organisée par l’ONG « Vie d’impact » œuvre pour le développement du capital humain, pour une jeunesse construite, informée, consciente de ses droits et capable de dire « non » à toute forme d’abus. Ces programmes intègrent la culture du respect, l’égalité entre filles et garçons, et le courage de dénoncer toute atteinte à l’intégrité d’un enfant. « Vie d’impact » reste disponible pour tout partenariat visant à lutter contre ces violences et offrir aux enfants un environnement sécurisé, propice à leur épanouissement.
ACP/C.L.