RDC : la privation des ressources économiques et sociales des femmes aveugles déplorées

Kinshasa, 1er juillet 2025 (ACP).- La privation  des ressources économiques et sociales des femmes aveugles a été déplorée, mardi à Kinshasa, lors d’un entretien à l’occasion de la célébration du 65ème anniversaire de l’indépendance de la République démocratique du Congo.  « Les droits des femmes aveugles ne sont pas suffisamment respectés en RDC.

Elles vivent une réalité de discrimination multiple : en tant que femmes, en tant que personnes vivant avec handicap, et en tant que citoyennes souvent privées d’accès aux ressources économiques et sociales’’, a déclaré James Mavindi, coordonnateur général de l’association des femmes aveugles de Kinshasa-Elikya pour le développement intégral et social (AFAK-EDIS).  Et d’ajouter : « Beaucoup d’entre elles n’ont pas accès à une éducation inclusive, à la santé adaptée y compris la santé reproductive, à un emploi ou à une activité génératrice de revenus, ni à une véritable protection contre les violences et abus sexuels ». M. Mavindi a, en outre, soulevé les cas d’abandon, d’exploitation et de mendicité que vivent ces femmes sans accompagnement de l’État, avant de déplorer la marginalisation des personnes vivant avec handicap (Pvh) en République démocratique du Congo.

« Aujourd’hui, les personnes vivant avec handicap occupent malheureusement une place marginale dans la société congolaise. Elles sont très peu représentées dans les sphères décisionnelles, souvent exclues des politiques publiques, et largement absentes dans le système éducatif, le secteur de l’emploi et de la protection sociale », a-t-il renchéri. Cet acteur social a, par ailleurs, lancé un appel à l’État congolais pour passer à l’action par des mesures urgentes et réalistes en faveur des Pvh. Et d’ajouter : « Nous appelons l’État congolais à appliquer pleinement la Convention relative aux droits des personnes handicapées (CRDPH), et à intégrer de manière transversale la question du handicap dans toutes les politiques publiques (éducation, santé, emploi, logement, participation politique…) ».

M. Mavindi a insisté aussi sur la sensiblisation de la population à la lutte contre les préjugés, la stigmatisation et les violences basées sur le handicap, notamment à travers des campagnes nationales appropriées. A l’Etat congolais, il a remis le vœux de créer de véritables mécanismes de participation, pour permettre à cette catégorie de personnes d’être actrices des politiques qui les concernent, en les incluant dans les consultations, les conseils consultatifs, les réformes législatives et les instances de prise des décisions ».

Elle a, à l’occasion de la fête nationale de l’indépendance, demandé aux autorités de soutenir les associations locales, notamment l’Association des femmes aveugles de Kinshasa ‘’Elikya pour le développement intégral et social’’ (AFAK-EDIS) qui œuvrent directement sur le terrain avec des moyens limités, en formant, accompagnant et encadrant les femmes vivant avec une déficience visuelle ». Cette association (AFAK-EDIS) existe depuis le 10 décembre 2009. Elle aide les femmes aveugles grâce aux revenus de l’agriculture, la pêche et l’élevage, en vue de leur épanouissement. ACP/

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