Kinshasa, 21 juin 2024 (ACP).- La rigueur, la transparence et la justice, ont été recommandées au Conseil supérieur de la magistrature (CSM) de la République démocratique du Congo dans le recrutement des nouveaux magistrats, a-t-on appris vendredi dans un communiqué.
« Pour éviter des omissions et intrusions des personnes dont les noms ne sont pas repris sur la liste, il est impérieux que la liste définitive des candidats magistrats retenus soit rendue publique avant la nomination par le Président de la République. C’est pourquoi nous recommandons au Conseil Supérieur de la Magistrature de la rigueur, de la transparence et de la justice dans le recrutement des magistrats en République démocratique du Congo », a-t-on lu dans le communiqué de l’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho).
Selon Jean-Claude Katende, président national de l’Asadho, cité dans le communiqué, le non-respect de ces critères ouvrira la voie au favoritisme et trafic d’influence en ternissant l’image de la justice congolaise.
Il a fait savoir que l’Asadho a plaidé pour le prolongement du délai imparti par le Conseil supérieur de la magistrature rappelant aux nouveaux magistrats dont les dossiers sont incomplets de venir les remplir étant donné que certains d’entre eux sont obligés de se déplacer vers Kinshasa pour le besoin de la cause.
« Pour redresser la justice congolaise, le présent processus de recrutement et de nomination des nouveaux magistrats doit être exempt de tous fraude, opacité, injustice, favoritisme et trafic d’influence qui avaient marqué celui de 2023. L’analyse des ordonnances de leur nomination avait révélé que plusieurs personnes qui n’avaient pas satisfait au concours ou qui n’avaient pas passé le concours ou qui avaient plus de 40 ans d’âge avaient été nommées comme magistrats», a précisé la source.
« Par son communiqué officiel n°1/SPCSM/PM/2024 du 18 Juin 2024, le CSM invite les candidats magistrats dont les dossiers sont incomplets à se présenter à son Secrétariat permanent du 20 au 22 Juin 2024 à Kinshasa, alors qu’il sait très bien que ce délai n’est pas juste pour les candidats magistrats qui sont en province. Ils ont besoin d’un délai plus long que ceux de Kinshasa pour organiser leur voyage. Ce délai ne tient pas compte des difficultés de transport et de la précarité beaucoup de familles », a déploré l’Asadho.
Recommandations pour faire face aux omissions et intrusions des magistrats retenus
Par ailleurs, M. Katende a, dans ce communiqué, formulé quelques recommandations pour faire face aux omissions et intrusions des noms de certains magistrats retenus par le CSM. « Nous exhortons le Président de la République à instruire son Directeur de cabinet de veiller à ce que seuls les candidats magistrats dont les noms figurent sur la décision du SCM soient nommés », a-t-il dit.
« Le CSM doit prolonger le délai fixé par son communiqué officiel du 18 Juin 2024 pour les candidats magistrats résidant en province et doit veiller à ce que les irrégularités (fraude, trafic d’influence, opacité…) qui ont caractérisé le processus de nomination des magistrats en 2023 soient écartées », a-t-il recommandé, invitant la société civile et les journalistes à assurer la surveillance de ce processus de recrutement des candidats magistrats pour l’année 2024, afin qu’il se déroule conformément aux lois. ACP/C.L