RDC : les actions du ministère du Genre présentées à Kinshasa

La ministre du Genre présentant son programme d’actions

Kinshasa, 09 juillet 2024 (ACP).- Les actions et la vision du ministère du Genre, famille et enfant, notamment celle de faire de la famille une école d’apprentissage de la masculinité positive, ont été présentées, lors d’une matinée Genre organisée mardi à Kinshasa en République démocratique du Congo (RDC).

« La vision du ministère du Genre est de voir une société congolaise fondée sur la famille, première cellule citoyenne où, l’homme et la femme, fille et garçon apprennent à vivre égaux comme stipulé par la Constitution en son article 12. C’est pourquoi  nous allons multiplier des actions, bâtir une société où la famille sera cet espace précieux ou mieux une école de créativité où nous faisons l’apprentissage de la masculinité positive », a déclaré Léonie Kandolo Omoyi, ministre du Genre, famille et enfant. « La famille doit devenir une école d’un vivre ensemble différent caractérisé, non seulement par le refus de toutes formes de violences et de discriminations basées sur le genre, mais également par une égalité de chance et des droits. Ceci, dans un effort permanent de partage de pouvoirs politiques et autres dans les espaces publics ou privés de prise de décisions », a-t-elle ajouté. 

Selon la ministre du Genre, sa vision, au cours de son mandat à la tête dudit ministère est de construire une société où, la famille est cet oiseau «Congo» doté de deux ailes au « masculin et au féminin » qui battent en harmonie, à l’unisson pour permettre un envol vers des lendemains prometteurs pour la nation congolaise. En vue de matérialiser cette vision conformément aux attentes du Président de la République, Félix Tshisekedi Tshilombo et de Judith Tuluka Suminwa, Première ministre et Cheffe du gouvernement congolais, la ministre Léonie Kandolo organise son action autour de deux objectifs principaux ci-après : promouvoir la masculinité positive sur le plan national et international ainsi que promouvoir le genre et protéger les droits des familles et des enfants.

« Nous voulons marquer notre mandat par des actions concrètes avec résultats dans les domaines du genre, famille et enfant. Nous nous efforcerons de mettre en œuvre la stratégie nationale de la promotion de la masculinité positive sur le plan national, régional et international et de primer les champions de la masculinité positive au niveau des institutions, entreprises du portefeuille de l’État et dans la communauté de base », a-t-elle indiqué,  avant de préciser qu’il sera également question d’établir le baromètre Genre dans les institutions, entreprises du portefeuille et dans la communauté de base pour primer les plus performants, d’organiser la foire d’entrepreneuriat féminin, de veiller à ce que les magistrats genrés soient déployés dans toutes les 26 provinces, d’organiser le forum des ministres provinciaux genre et acteurs de la société civile, de créer une taxe innovante pour la protection de la famille et de promouvoir une budgétisation sensible au genre.

En ce qui concerne la famille, a-t-elle souligné, le ministère entend d’obtenir la gratuité des frais administratifs, lors du mariage civil, afin de sécuriser les familles et ceux qui la composent avec pour priorité la femme et l’enfant. « Un travail de plaidoyer doit se faire en collaboration avec le Parlement, le ministère de l’Intérieur et celui de la Justice, sans oublier les Organisations de la société civile. Ceci inclut la révision du code de la famille dans le seul souci de protéger davantage les filles et de remettre sur la table de discussions au sein du Parlement, des églises, des organisations de la société civile. Dans l’opinion en général, la sensible question de la dot doit être étudiée pour lui rendre son caractère symbolique. Nous comptons aussi organiser des mariages civils en groupes sponsorisés par les ministères sur tout l’espace du territoire national et de produire les textes et rapports stratégiques », a détaillé la ministre Kandolo.

La protection des droits de l’enfant, cheval de bataille de la ministre du Genre

Concernant la protection des droits des enfants, Mme Léonie Kandolo a, par ailleurs, expliqué qu’elle fait de cette thématique son cheval de bataille. « Nous comptons collecter des données pour la mise en place des comités d’enfants dans les provinces, installer le Parlement des enfants et prendre en charge les enfants souffrant d’un handicap mental », a-t-elle dit. « Nous comptons également lancer le projet « une famille, un enfant » pour une meilleure prise en charge des enfants dits de la rue et ou d’autres, accompagner les enfants dans le secteur minier et créer une taxe innovante pour la protection de l’enfant », a souligné la ministre.

La Suède réitère son engagement  d’accompagner  le gouvernement  dans la promotion de la femme

De son côté, Kerstin Karlstrom, Cheffe de la Coopération à l’Ambassade de Suède à Kinshasa a fait savoir que son pays réitère à accompagner  les efforts du gouvernement  pour la promotion de la femme et de la jeune fille. Cela implique également la reconnaissance de plusieurs initiatives déjà réalisées sur le rôle que joue la femme dans les différentes négociations de paix depuis Sun City jusque, dernièrement dans le processus de Nairobi au Kenya. Dans son intervention, elle a souligné que cette matinée sera une occasion de porter un regard croisé sur les enjeux genre, de ressortir l’apport des partenaires, du gouvernement  congolais aux questions d’égalité de sexes et de l’autonomisation des femmes et jeunes filles en RDC. 

« Je voudrais personnellement, saluer et rendre hommage à toutes femmes qui, en dépit de leurs divergences religieuses, ethniques ou raciales, se sont toujours levées autour de la même cause qu’est la famille pour la promotion de la paix, mais également la participation des hommes pour accompagner  la femme à travers l’approche de la masculinité positive », a dit Kerstin Karlstrom, avant de préciser que : « C’est en RDC que la Suède a éjecté le plus grand fonds humanitaire cette année 2024, au-delà de l’appui de la stratégie de Coopération bilatérale en cours, axée sur quatre résultats dont les Droits de l’homme, la démocratie, l’État de droit et l’égalité des genres, la santé et les droits sexuels et reproductifs, la société pacifique et inclusives et enfin, l’environnement, climat et utilisation durable des ressources naturelles ». « Nous accompagnons également  la RDC à travers les filles et les femmes pour avoir accès à l’éducation, au travail et aux autres ressources au même titre que les garçons et les hommes qui œuvrent dans les perspectives économiques et qui  favorisent le développement. Le renforcement des droits et de l’égalité des chances des filles et des femmes est essentiel pour réduire la pauvreté », a-t-elle conclu.

Il convient de rappeler que de par son identité transversale représentée par des cellules Genres implémentées dans tous les ministères du gouvernement et, particulièrement des ministères ayant dans leurs attributions les droits humains, l’enseignement  primaire, secondaire et technique (EPST) que supérieur et Universitaire (ESU), la justice, la santé ainsi que les affaires sociales, en vue d’améliorer le statut de la femme et de l’enfant. Le ministère compte sur la collaboration des partenaires techniques et financiers et le gouvernement pour matérialiser sa vision et ses actions.ACP/

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