Kinshasa, 22 octobre 2024 (ACP).- Les enseignants et inspecteurs de la République démocratique du Congo ont été encouragés mardi à Kinshasa, à combattre les stéréotypes du genre dans les écoles, lors de la remise de 60 bourses universitaires des sciences et technologies (USCITECH) aux lauréates de la 1ère édition du concours de mathématiques au féminin.
« La parité entre filles et garçons dans l’éducation est essentielle pour une société juste. Nous avons également l’ambition, d’ici 2029, d’augmenter de manière significative la proportion des filles dans les filières sciences, technologies et mathématiques (STM). Pour cela, nous avons besoin de vous les lauréates pour inspirer et encourager vos camarades, et j’en profite de cette occasion également pour encourager les enseignants et les inspecteurs qui sont les piliers de notre société et dont le rôle est capital, à garantir que les stéréotypes des genres soient combattu dans les écoles », a déclaré Jean Pierre Nkezamudru, vice-ministre de l’Education nationale et nouvelle citoyenté.
« Ces 60 élèves que je considère comme pionnières de la transformation pour le défi des mathématiques, car vous avez montré que les jeunes filles congolaises possèdent les mêmes capacités que leurs homologues masculins et qu’elles peuvent se démarquer brillamment dans les disciplines souvent perçues comme masculine », a-t-il ajouté, avant de remercier, au nom de Mme Raissa Malu Dinanga, ministre de l’éducation nationale, le Président de la République Félix Antoine Tshisekedi, champion de la masculinité positive et géniteur de la gratuité de l’enseignement. Il a également félicité la Ligue de zone Afrique pour la défense des enfants, élèves et étudiants (Lizadeel) pour l’organisation de cette première édition du concours et a remercié Airtel pour son soutien précieux.
Selon le vice-ministre Nkezamudru, cette cérémonie marque une victoire collective dans la lutte contre l’inégalité des genres et la promotion de l’excellence féminine dans les sciences, notamment les mathématiques. « En cohérence avec le plan quinquennal du ministère de l’Education nationale et nouvelle citoyenneté, nous avons pour ambition de créer une éducation inclusive et résiliente où chaque enfant fille ou garçon peut réaliser son potentiel et contribuer activement au développement durable de la République démocratique du Congo », a-t-il souligné.
Les mathématiques au cœur des innovations technologiques
Le vice-ministre de l’éducation nationale a, par ailleurs, relevé que les mathématiques aujourd’hui sont au cœur des innovations et progrès technologiques. « Les mathématiques sont aujourd’hui au coeur des innovations et des progrès technologiques dans un monde de plus en plus interconnecté et numérisé. Maîtriser les sciences de la technologie n’est pas une option, mais une nécessité. Votre réussite est une réponse directe aux préjugés qui restreignent trop souvent l’accès des filles à ces disciplines », a-t-il indiqué.
« Les lauréates, vous êtes des ambassadrices d’une nouvelle génération qui croit à l’égalité des chances. La promotion de l’équité et de l’inclusion constitue une pierre angulaire de nos réformes éducatives », a-t-il ajouté. « Aux invités et aux partenaires, le soutien continu de nos partenaires est essentiel pour la pérennité de cette initiative, l’intégration des entreprises privées dans le partenariat public. Comme nous l’avons fait avec airtel et USCITECH, ceci est une voix d’avenir auquel ses collaborations permettront de tendre le pacte de nos actions et d’assurer que plus de jeunes filles puissent bénéficier de bourses similaires dans les années avenirs », a-t-il précisé.
Il a invité les jeunes filles à saisir des opportunités avec détermination. Ces bourses ne sont pas un fait en soi, mais le début d’un parcours. « Vous portez sur vos épaules l’espoir de toute une nation. Vous devez montrer que vous pouvez exceller et changer le cours de l’histoire », a-t-il conseillé aux lauréates, avant de les exhorter au sens de la citoyenneté et de l’engagement communautaire, car ces valeurs sont essentielles pour construire une RDC prospère et inclusive.
Investir dans l’éducation de la jeune fille
M. Nkezamudru a fait savoir que soutenir l’éducation des jeunes filles, c’est investir dans l’avenir de la RDC. « Ensemble bâtissons l’avenir, la RDC a besoin de toutes ses forces vives. En soutenant l’éducation des jeunes filles, nous investissons dans l’avenir de notre pays. A l’horizon 2029, nous espérons plus des jeunes filles dans les salles des classes des filières « STM » prêtes à innover et à contribuer activement au développement durable et à hisser la RDC au rang des nations où l’égalité des genres est une réalité palpable », a-t-il dit. Il a émis le vœu de voir ce concours devenir le début d’une initiative en faveur des filles et des femmes dans les sciences où chaque enfant peut rêver apprendre et réussir quelle que soit sa condition ou son sexe.
Faible représentativité des femmes dans les filières scientifiques
Pour sa part, Joseph Godé Kayembe, président du Conseil d’administration de la Lizadeel a fait savoir qu’il y a une faible représentativité des femmes dans les filières scientifiques. « Il y a moins de femmes ingénieurs, mathématiciennes, scientifiques, économistes. Toutes sont dans l’unité réelle aux humanités. Il y a les femmes intelligentes, beaucoup ne choisissent pas la carrière scientifique.
Nous nous sommes rendus compte de l’existence de ces stéréotypes, ce qui fait que ces dernières sont découragées sur les sciences et nous avons mené la campagne pour pouvoir y mettre fin », a-t-il déclaré. « J’invite d’autres organisations et entreprises privées à d’emboîter les pas. Beaucoup de filles ont le profil, mais ne peuvent pas étudier par manque de moyens. Nous remercions Airtel et d’autres partenaires qui donnent la possibilité aux élèves de bénéficier de ces bourses », a-t-il enchéri. Mme Esther Kay, initiatrice du programme « Mathématiques au féminin » a, de son côté, fait savoir que l’USCITECH a 127 bourses à donner aux filles et aux garçons.
« Je suis ravie et très touchée parmi nos lauréates, nous avons eu celles qui n’espéraient pas faire les études universitaires. Pour réussir dans ces disciplines comme les hommes, en évitant de laisser les stéréotypes les endormir pour les rendre plus faibles, car les filles ont les mêmes compétences et capacités que les hommes et peut être encore plus. C’est aux lauréates de mettre en avant leurs compétences et éviter les causes qui freinent leurs avancements. Les filles doivent s’ouvrir à la science pour être des grandes dames scientifiques demain », a-t-elle ajouté. Les bénéficiaires de ce concours ont, à leur tour, exprimé leur gratitude aux organisateurs de ce concours et ont encouragé les autres filles à emboîter leur pas.
« Nous nous engageons à soutenir nos jeunes sœurs à prendre part aux prochaines éditions du concours des mathématiques au féminin. Ensemble, nous créerons un mouvement fort pour les femmes dans les sciences. Cela renforcera la place de la jeune fille dans la construction d’une société plus juste et équitable. Nous remercions les organisateurs pour cette opportunité unique et promettons de porter haut les œuvres et valeurs partout où nous serons » a déclaré Félicité Mavinga Oumba, représentante des lauréates.
Cette initiative soutenue par l’USCITECH, l’UNESCO, l’ONU femmes et l’UNPA s’inscrit dans une vision plus large de transformer le système éducatif pour garantir un accès équitable aux filles aux filières sciences, technologies et mathématiques (STM). Ce concours a été conçu depuis l’année passée pour lutter contre les inégalités du genre dans les filières scientifiques. L’organisation de ce concours s’est faite en 3 étapes. 200 écoles ont été sélectionnées en présentant deux élèves pour chacune, et chaque province éducationnelle devait présenter 20 enfants dans 20 écoles. 100 élèves ont été éliminés au premier concours et une trentaine au deuxième. 60 filles ont été retenues et prises en charge par l’USCITECH pour trois ans. Cette bourse équivaut à 2500 $ par an. ACP/