Kinshasa, 14 oct. 2024 (ACP).- Les jeunes filles vivant avec handicap ont été exhortées à œuvrer pour le développement en surmontant les obstacles et difficultés, dans un message leur adressé dimanche à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC) en marge de la Journée mondiale de la jeune fille. « J’adresse ce message de réconfort aux jeunes filles handicapées. Je vous exhorte à prendre la vie du bon côté et à œuvrer pour votre propre développement et celui du pays, en surmontant des difficultés et obstacles et en donnant le meilleur de vous », a déclaré Stéphanie Bolia, présidente du Réseau des élites vivant avec handicap au Congo.
« J’aimerais dire à la jeune fille handicapée en RDC, notamment celles vivant dans de camps des réfugiés et celles qui sont dans des moments difficiles, qu’il y a de l’espoir pour ce qui vivent. Nous devons apprendre à surmonter les situations difficiles », a-t-elle exhorté. Selon Mme Boli, le handicap n’est pas la fin. Etre porteur du handicap n’est pas synonyme de manque de visions, d’intelligence ou de sagesse.
« Le handicap n’est pas une fatalité. Ne vous laissez pas à la merci des hommes. Même dans des situations difficiles, vous devez montrer de quoi vous êtes capables », a-t-elle indiqué.
« Éduquer une fille, c’est éduquer toute une nation et la vie, c’est un choix. On vous respectera parce que vous démontrez à la communauté. Vous devez apprendre à vous valoriser. Ne regardez pas votre handicap, mais regardez plutôt vos potentiels. Vous êtes capables de changer les choses, de contribuer au développement, au changement positif de la société, au même pied d’égalité que les autres. Et pour cela, si vous avez l’occasion d’étudier, étudiez et si vous avez l’occasion de faire une formation professionnelle, faites-le. Donnez le meilleur de vous et vous verrez que vous serez respectée », a-t-elle enchéri pour encourager ses congénères, avant de réconforter les jeunes filles en situation d’handicap ayant subi des violences sexuelles. « Etre victimes des violences sexuelles, c’est une situation difficile, certes. Mais vous devez surmonter ça, regardez la vie en face et prendre plaisir de ce que vous possédez. Ta situation ne peut pas de pousser à développer des complexes d’infériorité », a-t-elle conseillé.
Appel à des réformes des droits des PVH
Mme Bolia a, par ailleurs, appelé les décideurs à faire des réformes en matière des droits des personnes vivant avec handicap (PVH), pour un équilibre dans la société. « La situation des droits personnes en situation d’handicap ont encore bien besoin de réformes, particulièrement ceux de la jeune fille handicapée. Je pense que cette catégorie de personnes a toujours été marginalisée. Les jeunes filles handicapées sont toujours victimes de violation des droits de l’homme. Ce qui les amène à développer un complexe de soi par rapport aux stéréotypes liés à sa situation », a-t-elle dit.
Mme Bolia a fait savoir que ce complexe d’infériorité provient d’abord de la manière dont elles vivent dans leurs familles. « On a essayé de faire une analyse sur la situation des jeunes filles vivant avec handicap. Celles qui sont bien élevées dans leurs familles, au même pied d’égalité que les autres qui sont plus épanouies et font de belles études, bien que trouver du travail, c’est compliqué », a-t-elle souligné.
« Les organisations de promotion des personnes handicapées mènent des actions pour sensibiliser la jeune fille se trouvant dans cette situation ainsi que la communauté pour que les choses changent. Il y a une petite amélioration », a-t-elle relevé, avant de préciser qu’il reste encore un grand travail à faire sur la question d’épanouissement de la jeune fille handicapée en RDC. Signalons que pour cette année le thème annuel choisi pour célébrer la journée est « la vision de jeune pour l’avenir ». ACP/