Kinshasa, 8 mai 2025 (ACP).- L’opérationnalisation des violences non physiques s’exerçant à travers des signes, symboles et codes culturels ont été condamnées par une actrice sociale, lors d’un entretien jeudi avec l’ACP à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC).
« Nous condamnons toutes formes de violences symboliques souvent subtiles mais qui sont intériorisées par les victimes, qui peuvent ne pas en être conscientes. Elles se manifestent souvent par des discours et représentations dégradantes à travers des stéréotypes négatifs, des insultes, des blagues sexistes, racistes véhiculées par les médias, la publicité, le langage courant. Ces discours contribuent à dévaloriser et à inférioriser certains groupes sociaux », a déclaré Ruth Mbuyi, vice-présidente de « Walim Foundation ».
Elle a élucidé quelques autres aspects de la violence symbolique basée sur l’invisibilisation et la marginalisation des minorités au sein des sociétés. « L’absence de représentation de certaines catégories de personnes (femmes, personnes handicapées,…) dans les médias, les manuels scolaires, les postes de pouvoir, sont également une autre déclinaison des violences symboliques. Cette invisibilité renforce l’idée que ces personnes sont moins importantes ou moins légitimes », a-t-elle martelé. Par ailleurs, Mme Ruth Mbuyi a indiqué que l’imposition de normes culturelles et la valorisation excessive de certains modèles de comportement, d’apparence physique, de réussite sociale au détriment des autres sont aussi une autre manifestation des violences symboliques dont sont victimes plusieurs personnes, homme et femme confondus. « Par exemple, la pression sociale exercée sur les femmes pour qu’elles soient minces et jeunes, ou sur les hommes pour qu’ils soient forts et virils », a renchéri cette actrice sociale.
L’éradication des violences symboliques dans le milieu scolaire preconisée
Mme Mbuyi a également préconisé l’éradication des violences symboliques dans les milieux scolaires et universitaires. « Les violences éducatives qui sont très présentes dans les milieux scolaires et universitaires sont à éradiquer si nous voulons une société plus égalitaire. L’utilisation de punitions corporelles, de cris, d’humiliations ou de chantage affectif dans l’éducation des enfants. Ces pratiques peuvent avoir des conséquences néfastes sur leur développement psychologique et leur estime de soi », a-t-elle souligné.
« Pour Walim Foundation, l’éducation et la sensibilisation du public constituent des outils indispensables pour combattre la violence symbolique. L’organisation appelle à l’intégration des programmes éducatifs promouvant l’égalité et le respect de la diversité, afin de former une génération consciente des enjeux et capable de construire une société plus inclusive », a fait savoir cette actrice sociale. Ruth Mbuyi a, en outre relevé, que face à ce constat amer, « Walim Foundation » appelle à une prise de conscience collective et à des actions concrètes pour déconstruire les stéréotypes et les normes sociales oppressives.
« Notre organisation plaide pour une éducation inclusive et respectueuse, ainsi qu’une représentation équitable de tous les groupes sociaux dans l’espace public, afin de bâtir une société congolaise plus juste et égalitaire », a-t-elle conclu. La lutte contre la violence symbolique s’avère essentielle pour transformer en profondeur les mentalités et les comportements. Seule une remise en question des normes sociales et culturelles dominantes permettra de garantir à chaque Congolais, homme ou femme, la possibilité de s’épanouir pleinement, sans être victime de discrimination ou de dévalorisation. ACP/