Uvira, 29 janvier 2022 (ACP).- L’Association des jeunes pour le développement communautaire (AJDC) en partenariat avec Innovations in Peacebuilding International (IPI) a organisé jeudi, le dialogue entre les femmes leaders communautaires et les épouses de militaires des groupes armés négatifs, axé sur la consolidation de la paix dans les hauts et moyens plateaux des territoires de Fizi, Mwenga et Uvira.
L’ACP l’a appris vendredi du coordonnateur national de l’AJDC, David Bubasha Tangania.
C’était en présence du maire adjoint de la ville d’Uvira, Kifara Kapenda kik’y; du représentant du ministre provincial de l’Intérieur, François Tiye Kahindo; de la coordinatrice provinciale a.i du P-DDRCS, Germaine Ciza Angalikiyana, différentes autorités politico-administratives des territoires de Fizi, Uvira et Mwenga.
Cette activité a connu la participation de 29 épouses des seigneurs de guerre de Fizi, Uvira et Mwenga ainsi que 11 femmes leaders des différentes communautés, notamment Banyamulenge, Babembe, Bafuliru, Banyindu, Bavira, Barundi, Bajoba, Barega, Babuyu, Bashi et Babwari, qui ont échangé sur les causes et conséquences des conflits et aussi de la perception communautaire de conflit.
Le coordonnateur David Bubasha a souligné que ces assises visent à contribuer à la consolidation d’une paix durable, et à l’éradication réelle de la violence/Guerre dans les Territoires d’Uvira, Fizi, et Mwenga, et s’inscrivent dans le cadre du Projet d’appui à la résolution des conflits intercommunautaires pour le rétablissement d’une paix durable dans la partie Sud du Sud-Kivu, avant de poursuivre que depuis le mois d’août 2021 à nos jours, ce projet contribuait dans la recherche, médiation et résolution des conflits multisectoriels affectant les communautés résidant dans le Sud de la province du Sud-Kivu, avec l’implication des différentes notabilités, acteurs politiques et armés, de la Jeunesse et des Femmes dans le réta-blissement d’une paix durable.
M. Bubasha a indiqué que le Sud-Kivu précisément les hauts et moyens plateaux de Fizi, Mwenga et Uvira, est en proie à de graves tensions et à des affrontements récurrents, et est plongé dans l’insécurité occasionnée par les combats armés d’un côté entre les FARDC et divers groupes et forces armés négatives, et de l’autre côté, ces derniers entre eux car, selon lui, étant tous à tendance tribale entrainant le déplacement massif des populations, la destruction des infrastructures (sanitaires, scolaires, habitats) et des systèmes de production (moyens de subsistance, agriculture, élevage).
D’après lui, les affrontements se sont étendus du nord vers le sud : du Secteur dI-tombwe vers Kipupu, Mikenge, Minembwe et les Moyens Plateaux de Fizi précisément à Bibogobogo, Lweba, Namara pour ne citer que ceux-là.
Il a fait savoir par ailleurs que d’autres affrontements entre les FARDC et les groupes/milices armés ont été rapportés dans le secteur de Tanganyika : Moyens Plateaux de Fizi, pénalisant 42 aires de santé dans sept zones de Santé : Fizi, Kimbi-Lulenge, Itombwe, Minembwe, Nundu, Lemera, et Hauts-Plateaux d’Uvira qui, selon lui, ont été touchées par les violences, occasionnant environ 211 000 déplacés autour de Mikenge, Minembwe, Nundu, les Moyens Plateaux de Fizi et dans la brousse.
« Nous comptons sur leur force naturelle d’influence et sommes convaincus que l’apport des femmes, en tant que victimes du premier rang en temps de période de crise des viols et autres formes d’abus commis à leur égard, notamment la maternité mise en danger en période de crise et la fuite avec les enfants, leur sensibilité et contribution au processus de paix est sans égale », a-t-il martelé. ACP/Rnl/Cfm