Uvira, 18 août 2023 (ACP).- Le bannissement de discours de haine en période électorale est l’une des recommandations de l’atelier axé sur « l’impact de la propagation de discours de haine pendant la période électorale », organisé par une structure citoyenne, à Uvira, au Sud-Kivu, en RDC.
« Nous avons recommandé aux journalistes, blogueurs et leaders de la société civile dans la zone sud de la province du Sud-Kivu de bannir les discours haineux en ce moment de processus électoral », a dit le facilitateur Boni Bibenga, à la clôture de cet atelier organisé par l’Union des femmes par l’Union des femmes des médias pour la paix (UFMP) du Sud-Kivu, en collaboration avec l’ONG internationale « la Benevolencija ».
Il a, en outre, recommandé aux participants de l’application de la loi contre les diffuseurs de discours de haine, l’organisation des séances de formation en faveur de la population pour lutter contre les messages de haine et ses conséquences tout en recadrant tous les auteurs qui utilisent ce genre de discours dans la société.
M. Boni Bibenga a, ensuite, donné un aperçu général sur les discours haineux et les canaux de transmission dans la partie sud du Sud-Kivu. Il a fait remarquer que le contexte dans lequel les auteurs cherchent à se tailler la masse pour nuire aux autres personnes avec risque d’arriver au conflit, division, insécurité et même de soulèvements populaires, peuvent amener à des pertes en vies humaines, si les messages de haine ne sont pas bannis.
La coordonnatrice de l’UFMP, Joséphine Mugubi, a, pour sa part, indiqué que le niveau de cette pratique est très élevé du fait qu’il y a des politiciens, des membres de certaines communautés et même les leaders locaux qui veulent se chercher la base ou une place dans des postes de prise des décisions, utilisent les discours de haine pour qu’ils puissent atteindre leurs objectifs. Elle a ajouté qu’une organisation qui milite pour la paix et la cohabitation pacifique, trouve bon d’organiser ce cadre pour que tous les acteurs principaux de la promotion de la paix puissent se mettre ensemble afin de barrer la route à ces discours.
Selon elle, l’objectif de cet atelier est de voir les participants devenir capables de distinguer et d’identifier les messages haineux. « Avec ce que nous avons prévu comme matière et facilitateur pour ces deux jours, nous sommes convaincues que les participants sont outillés dans le but d’atténuer le mobile des discours qui suscitent la haine et la division dans la société », a relevé Mme Mugudi. Lors des travaux, les participants ont identifié quelques auteurs de ce discours, entre autres, les politiciens, les leaders religieux, les leaders locaux, les artistes ainsi que les journalistes.
Ils ont également centré leurs réflexions sur les motivations qui les amènent à ces discours pour leur positionnement politique et leurs intérêts économiques en plus des stratégies pour arriver à barrer la route à cette pratique. L’UFMP est une structure créée en avril 2018, avec comme mission de plaider la cause de la femme dans la communauté, de contribuer au maintien de la paix et réinventer la solidarité entre les femmes de la partie sud du Sud-Kivu afin de combattre la discrimination et toutes sortes des violences basées sur le genre dans le cadre de droit de l’homme. ACP/