Kinshasa, 25 avril 2023 (ACP).- Le 08 mars de chaque année, le monde célébre la Journée internationale des droits de la femme. Pour cette édition, le thème national retenu est : « l’éducation numérique égalitaire pour la paix et l’autonomisation des femmes et des filles en RDC ».
Réagissant en rapport avec les activités liées au mois de la femme, Mme Kilembe a estimé que ce thème devrait normalement ressortir au sein des structures, un programme pour l’encadrement des femmes et jeunes filles surtout pour celles œuvrant dans le secteur rural.
Question 1 : Mme Kilembe, quel bilan faites-vous par rapport à la clôture du mois de mars dédié à la femme ?
Réponse 1 : Le mois de la femme, comme vous l’avez dit, s’est clôturé comme tous les autres mois des années précédentes sans aucune avancée palpable dans cette lutte d’égalité.
Des conférences, des débats et ateliers ont été organisés, mais dès la date du 01 avril consacrée au poisson d’avril, tout revient à l’ordinaire. Je pense sincèrement qu’il faudrait plutôt considérer ce mois comme celui de célébration des grandes réussites ou avancées que l’on aura effectuées tout au long de l’année. C’est pour dire que cette lutte ne pouvant malheureusement pas se résumer en un seul mois de mars. Si nous continuons dans cette lancée, je pense que nous ne pourrions vraiment pas avoir des résultats escomptés par rapport à ce que nous nous attendons de la journée du 8 mars.
Question 2 : Pensez-vous que le message sur l’éducation numérique a été capté par les couches féminines de la RDC ?
Réponse 2 : Non. Le plus important n’est pas juste de copier les thèmes tels quels proposés par l’Occident sans pour autant les contextualiser.
Avant de parler d’un monde exclusif en RDC, il y a plusieurs préalables qui devraient d’abord être pris en compte. Vous pensez que cette femme qui ne sait ni lire, ni écrire, encore moins, ni utiliser un Smartphone ou un ordinateur, pourrait participer efficacement à l’inclusivité du monde en matière numérique alors qu’elle n’a pas accès à l’internet ?
Par ricochet, le thème national devrait se distinguer du thème international. Il devrait tenir compte de la situation de la femme congolaise et analyser concrètement ce qu’il fallait faire pour améliorer la situation de celle-ci en numérique tout en commençant par les notions fondamentales. Jusque-là, la congolaise n’a pas encore atteint un niveau d’éducation numérique qui peut lui permettre de se dire égalitaire à l’homme. C’est pourquoi, j’estime que le thème national devrait tenir compte de cet aspect, en faisant en sorte que la femme soit à mesure de parler aujourd’hui du numérique.
Question 3 : Quel message, avez-vous à donner à la femme congolaise, particulièrement aux femmes rurales qui constituent une portion importante de la gent féminine ?
Réponse 3 : Les femmes ne doivent pas baisser les bras face aux défis de la vie. Je les exhorte donc à renforcer leurs capacités dans ce domaine afin de compétir du point de vue professionnel dans ce monde en perpétuel évolution. ACP/Kayu