Kisangani, 26 mai 2024 (ACP).- Un rapport de monitoring sur les violences basées sur le genre dans la province de la Tshopo (au Nord-est de la République démocratique du Congo), a été présenté au cours d’’une table ronde organisée samedi au centre de pastorale à Kisangani.
« Ce rapport de monitoring sur les violences basées sur le genre dans la province de la Tshopo a été présenté d’une manière symbolique. Car, nous avons compris que la femme dans la ville de Kisangani est victime des violences basées sur le genre », a déclaré Coppens Lusuna Musafiri, coordonnateur de l’ONG Congo en Images.
Et d’ajouter : << l’objectif visé dans cette table ronde, c’est d’interpeller les parties prenantes parce que nous avons les acteurs étatiques, les acteurs non étatiques. Nous avons aussi les chefs coutumiers. Pour nous, c’est une façon de montrer que le travail que Congo en Images est en train de réaliser requiert la participation de tout le monde. Et les autorités et nous les parties prenantes des Organisations de la société civile (Osc) nous avons besoin de leur participation pour qu’ensemble on puisse relever les défis>>.
Selon le rapport synthétique du travail de monitoring produit par l’ONG Congo en Images présenté par Colette Olela Molisi, chargée de programmation au sein de l’ONG Congo en Images, il se dégage les statistiques suivantes : « dans la commune Kisangani (pour une moyenne de 15.120 cibles sensibilisées en 2023 dont + 70% des hommes) ; les animatrices des Cellules locales de promotion et d’appropriation des droits fondamentaux de la femme (CLPADFF) ont recensé dans le cadre du monitoring, à partir de 2023 ».
A l’issue des séances de sensibilisation réalisées ; nous avons répertorié : « 62 cas d’union conjugale précoce sous forme de rapt ou enlèvement des filles mineures pour les marier après 3, 6 ou 8 mois ; 56 cas de mariages forcés organisés par les parents biologiques ; 43 cas de harcèlement dans 5 écoles visitées où les comites scolaires de suivi pour la lutte contre les violences basées sur le genre ont été mis en place », a-t-elle souligné.
« Dans la Commune de Mangobo où sur les 20.160 cibles atteintes dont environ 60% des femmes, ils ont enregistré, 12 cas des veuves spoliées de leurs maisons ainsi que de leurs biens dont 5 parmi elles ont été réhabilitées à la suite de bons offices de Congo en Images auprès de leurs belles – familles respectives ; 8 cas de viol et autant de cas d’arrangement à l’amiable ont été monitorés par les CLPADFF et qui font l’objet d’un suivi de proximité avant de les orienter vers les structures compétentes ; 18 cas de mariages forcés et 26 unions conjugales précoces », a précisé Mme Olela.
« Dans la Commune Lubunga, 15.120 personnes cibles dont environ +60% des femmes).Un bon nombre des femmes mutilées et il se dégage ; 31 cas des unions conjugales précoces ; 29 cas des mariages forcés ; 12 cas des veuves chassées de leurs belles-familles après la mort de leurs maris ».
« Dans la Commune de Kabondo , 13.230 personnes cibles sensibilisées dont environ +60% des femmes). Au total : 18 cas des unions conjugales précoces ;
16 cas de mariages forcés (dont 2 pour les veuves) ; 8 cas de veuves ayant des problèmes de spoliation des biens par leurs belles-familles ; 2 cas d’agression dont l’une sexuelle et l’autre avec mutilation du corps ».
« Dans la Commune de la Tshopo, par contre, 11.208 personnes cibles sensibilisées dont environ +60% des femmes), l’ONG Congo en Images s’abstient de parler de ce site pour autant qu’ils n’ont pas eu des cas lors de leurs descentes sur terrain même si les témoignages concordants vont dans le sens de femmes violées lors des raids effectués par des inconnus opérant nuitamment ».
« Pour ce qui est de la Collectivité – Secteur Lubuya Bera, 8.145 personnes cibles sensibilisées dont environ +60% des femmes), il se révèle que la femme vit les mêmes réalités que dans les sites précités. Les peuples Kumu et Ba Manga continuent à perpétrer certaines pratiques qui sont préjudiciables ou qui portent atteinte aux droits de la jeune fille dont voici les caractéristiques :
La fille mineure est enlevée par le garçon pour être séquestrée quelque part dans le cadre de la cérémonie « Bohali » pendant autant de mois et on l’enduit de l’huile de palme ;Le garçon fait tout pour la rendre grosse ;Par la suite, l’un de membres de famille de celui-ci pourra entrer en contact avec la famille de la jeune fille pour annoncer la nouvelle selon laquelle elle est en bonnes mains et que ladite famille est prête pour venir remplir d’autres formalités ; officialisation de la relation par une cérémonie grandiose », a conclu chargée de programmation au sein de l’ONG Congo en Images.
Cette table ronde a été organisée dans le cadre du projet Voix et leadership de la femme (VLF) du centre Carter appuyé par les Affaires Mondiales Canada et exécuté dans la Tshopo par l’ONG Congo en Images et CLAPDFF.ACP/C.L.