Kinshasa, 19 mai 2023 (ACP).- Un document sur l’étude genre du système pénitentiaire, son plan d’actions ainsi que le rapport de la mission et le référentiel des matières de l’administration pénitentiaire sont en voie d’être validés par deux experts consultants recrutés dans le cadre de la réforme de la justice en République Démocratique du Congo.
« Les participants à cet atelier qui s’est ouvert jeudi, auront à valider, à l’issue de cet atelier, un document qui servira de référence parce que la RDC se lance dans la voie de l’humanisation des conditions carcérales afin de permettre aux établissements pénitentiaires de fonctionner selon des standards internationaux », a déclaré le secrétaire général à la Justice et garde des Sceaux, King Boboto bo Lololimba, à l’ouverture jeudi, de l’atelier sur l’étude sensible aux conditions carcérales des femmes et de l’étude pour le développement de référentiel des métiers de l’administration pénitentiaire en RDC.
Ces études conduiront, a-t-il dit, à l’intégration du genre dans la politique pénitentiaire du pays et de référentiel des métiers de l’administration pénitentiaire en RDC.
De son côté, le chef d’équipe Régisseur de l’Assistance technique du PARJ2, Justin Mushagalusa a affirmé que cette activité s’inscrit dans la mise en œuvre du deuxième programme d’appui à la réforme de la Justice (PARJ 2), issu du cadre de coopération entre la République Démocratique du Congo et l’Union européenne.
« Il y a nécessité d’accompagner la réforme de l’administration pénitentiaire et l’amélioration des conditions de détention dans les établissements pénitentiaires parait évidente », a-t-il ajouté.
Selon M. Mushagalusa, les insuffisances constatées dans la structuration actuelle et la gestion des ressources humaines de l’administration pénitentiaire, ont fait accroître les inégalités constatées dans le traitement des femmes et des hommes détenus dans les établissements pénitentiaires.
S’agissant de la directrice ad intérim des Services pénitentiaires, Eden Kizir, les deux experts consultants ont réalisé leurs études sur base des descentes sur terrain dans les établissements pénitentiaires de Kinshasa (Makala et Ndolo), Bunia, Mbandaka et Tshikapa. » C’était pour observer les conditions de détention des femmes et les conditions de travail du personnel pénitentiaire », a-t-elle dit.
Pour ce qui est de l’expert Yannick Royer, son étude était axée sur le genre sensible au sein de l’administration pénitentiaire en RDC. » J’ai observé les manières de travailler du personnel féminin au sein de l’administration pénitentiaire. J’ai fait des propositions pour une amélioration de leurs conditions de travail au quotidien « , a-t-il dit.
Cet expert a toutefois reconnu que le défi reste monumental par rapport à l’échelle de la RDC, avant d’exprimer la nécessité de lancer une approche un peu différente sur ce rapport entre l’homme et la femme, notamment la place de celle-ci dans les institutions pénitentiaires ainsi qu’en tant que détenue.
Le deuxième expert Meda Bob Zié Wilfried, a répertorié 52 postes d’emplois, afin d’indiquer les compétences nécessaires à ces postes et les matériels à utiliser. « J’ai formulé des recommandations pour l’amélioration de la gestion des ressources humaines et la prise en compte du genre », a-t-il poursuivi.
Pour rappel, Le deuxième programme d’Appui à la réforme de la Justice (PARJ2) est un projet financé par l’Union européenne dont l’objectif global est de renforcer l’Etat de droit et promouvoir la démocratie en République Démocratique du Congo.
Il s’inscrit donc en appui direct à la poursuite de la mise en œuvre des réformes prévues dans la politique nationale de réforme de la justice (PNRJ) et cadre avec le Programme politique du Chef de l’Etat, qui fait de la réforme de la justice, colonne vertébrale de la restauration de l’Etat de droit, une des priorités phares de l’action politique actuelle. Il est mis en œuvre en Ituri, en Equateur, au Kassaï et à Kinshasa. ACP/