Kinshasa, 13 janvier 2022 (ACP).- Mme Anne Ntumba, coordinatrice de l’ONG Femmes congolaises debout (FCD) a exhorté la gente féminine congolaise à s’impliquer davantage au processus électoral afin de faire élire massivement les femmes dans les grandes institutions électives de la RDC, rapporte un document dont l’ACP s’est procuré jeudi une copie.
Mme Ntumba qui réagissait en prélude des échéances électorales prochaines prévues en 2023, s’est appuyée sur des statistiques de scrutins antérieurs au cours desquels l’élection féminine n’a pas répondu aux attentes de la communauté tant nationale qu’internationale.
S’agissant de l’élection présidentielle, la coordinatrice a indiqué qu’en 2006, sur 33 candidats dont quatre femmes, aucune de ces dernières n’a été élue. Elle a ajouté que lors des échéances de 2011 qui a connu la participation de 11 candidats, aucune femme n’a été présente dans la course alors qu’en 2018, parmi les 21 candidats, il n’y a eu qu’une seule femme, candidate malheureuse.
De la présence de la femme au sein des différents gouvernements centraux
Cette actrice a noté une présence féminine progressive au sein de différents exécutifs nationaux. Pour preuve, a-t-elle souligné, l’actuel gouvernement (Sama Lukonde) connait une participation féminine de 27 %, soit une augmentation de 10% par rapport à celui d’Ilunga Ilunkamba. Pour leur part, les équipes Tshibala avait 6 femmes (10, 1%), Badibanga 8 femmes (11, 9%), Matata 7 femmes (14, 8%), Muzito 5 femmes (10, 4%) et Gizenga 5 femmes (13,5 %).
S’agissant du parlement, Mme Ntumba a fait savoir que de 2006 à 2018, le pourcentage des femmes élues députées au niveau de l’Assemblée Nationale est passée de 8,4 % à 9,8 % contre 9,7% en 2011.Et d’ajouter, selon Onu femmes, dans le document « Etude sur la représentation et influence des femmes en politique en République Démocratique du Congo », au Sénat, ce pourcentage est passé de 4,6 % à 19 %.
A ce jour, la chambre basse du parlement compte actuellement 64 députées femmes sur 500 sièges, contre 23 sénatrices sur 109 sièges. En termes de pourcentage, cela représente 12, 8% pour l’AN et 21, 1% au Sénat.
L’actrice politique qui s’est également intéressée à l’élection féminine à la tète des exécutifs provinciaux a déploré que la RDC n’ait enregistré aucune femme élue gouverneure avant de signaler que seules deux vice-gouverneurs femmes ont remporté le scrutin dans les provinces du Lualaba et du Kasaï Central.
CENI
La nouvelle équipe dirigeante de la Commission électorale nationale indépendante a procédé à la remise et reprise le 27 octobre 2021. 12 des 15 membres ont été investis après une cérémonie de prestation de serment devant les juges de la Cour Constitutionnelle. Au total 4 soit un effectif de 33 % sur les 12 membres sont des femmes. Jusqu’en 2019, quatre des 13 sièges étaient occupés par des femmes (30 %) ainsi que 5 de ses 26 secrétaires provinciaux. Les mêmes inquiétudes ont été émises quant à la présence féminine insignifiante à la Commission Electorale nationale Indépendante (CENI).
Tout compte fait, elle réitéré son plaidoyer pour une présence féminine dans la sphère politique étant entendu que la RDC a signé et ratifié plusieurs instruments juridiques internationaux et régionaux, garantissant les droits des femmes dans tous les secteurs de la vie publique, la politique y compris. Sur le plan national, il y a notamment la Constitution qui aborde la question de parité dans les institutions politiques.
ACP/Zng/RNL/NKV/SGB/MNI/TKM