Une conductrice du bus TRANSCO, symbole de courage et d’ambition

Kinshasa, 28 mars 2023(ACP).- Une conductrice du bus TRANSCO, Jocelyne Phambu a affirmé mardi au cours d’un entretien avec la presse qu’elle est le symbole de courage et d’ambition pour d’autres femmes de la République démocratique du Congo.

« Depuis mon enfance, je rêvais être une grande dame. Mon métier de conductrice de véhicules poids lourds. C’est mon domaine de prédilection depuis des lustres. Un cas tellement rare qui me distingue aujourd’hui de  plusieurs autres femmes », a déclaré Mme Phambu.

 « Quand je grandissais, dès que je voyais une femme au volant, ça me faisait du bien. Je me disais que dès que je serai grande, je ferai ce travail.  J’ai appris à conduire le véhicule chez nous, avec la Mercedes 190 de mon père », a-t-elle relaté.

Jocelyne Phambu a fait remarquer qu’en sortant de l’Université, elle s’est improvisée démarcheuse en douane pour braver la galère, n’étant pas satisfaite par le peu qu’elle brassait.

« C’est alors que j’ai quitté à nouveau ma province pour la capitale dans le but de chercher à gagner ma vie ne fût-ce qu’avoir un petit rien, vu qu’il n’y avait pas d’emplois à Boma. C’est toujours mon père qui me mettra le pied à l’étrier », a-t-elle ajouté.

« Mon père travaillait déjà à la société TRANSCO depuis 2013. Je suis arrivée (à Kinshasa) en 2014, il m’a encouragée à faire ce travail. J’étais étonnée. Mais comment je peux conduire un long engin ? », a précisé  Mme Phambu.

« En 2015, c’est l’année qui va marquer le tournant de ma vie. J’ai fait ma demande d’emploi pour le poste de conductrice chez TRANSCO. Néanmoins, l’entreprise m’avait soumise   d’abord à quelques préparations pour que je sois à même de comprendre comment manier le bus d’un tel gabarit et avoir l’intelligence de garder sa longueur », a renchéri la conductrice.

« Ce bus est différent de la Mercedes  190. On nous apprend comment le manier et garder normalement sa bande quand nous roulons. Pour virer, il faut maîtriser la longueur et la grandeur du bus de peur de monter sur les bordures. On appelle ça le collage », a-t-elle expliqué.

Les difficultés rencontrées dans ma carrière de conductrice

La conductrice du bus Transco, Jocelyne Phambu, a cependant fait remarquer que les choses ne se dérouleront pas bien par la suite. Elle se verra reléguée pendant un an, au rôle de convoyeuse, un poste qu’elle n’avait pas choisi, pour retrouver son volant en 2017 après que son ancien chef soit remplacé par un autre.

Aujourd’hui, la jeune femme semble épanouie dans son boulot qu’elle qualifie de porte-bonheur.

« Les difficultés sont omniprésentes. On en voit partout. Pour ce qui est de son domaine, j’avoue que ce n’est pas toujours évident de conduire sur les routes de Kinshasa à cause de l’indiscipline des piétons, des motards, la présence des pousse-pousseurs et les tracasseries »,

a révélé Mme Phambu.

« Je ne crains rien et je roule tout en respectant le code de la route »,

a-t-elle indiqué avant d’exhorter les femmes à ne pas demeurer dans le contentement du ménage, de se lever et devenir utile à la société en se trouvant un job, et pourquoi  pas faire comme elle.

Petite biographie de Jocelyne Phambu

Mme Jocelyne Phambu est née à Boma dans la province du Kongo-Centra, elle va quitter sa ville natale  à 3 ans d’âges pour Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo, où elle passera une bonne partie de sa vie avant de regagner sa ville de Boma en 2008, pour poursuivre  ses études universitaires.

Elle en ressort graduée en administration douanière. ‘ « De simple démarcheuse en douane au Port de Boma elle est embauchée à la société de transport congolais, un parcours d’audace, de passion, d’obstacles et des allers-retours », a-t-elle conclu.

ACP/KHM/ODM

Fil d'actualités

Sur le même sujet