Kinshasa, 20 août 2023 (ACP).- Une photographe congolaise a déploré la marginalisation des femmes dans la profession lors de la célébration de la journée mondiale de la photographie tenue samedi à Kinshasa en République démocratique du Congo le 19 août de chaque année, au cours d’un entretien avec l’ACP.
« Notre milieu nous accepte difficilement le fait d’être femme. Je m’impose dans un monde masculin où il y a trop de critiques que des encouragements et des crocs à jambes. Dans un monde où le métier de photographe est plus dominé par les hommes », a déclaré la photographe professionnelle, Marie-Sylvie Mbelu.
Elle a signifié que malgré les obstacles, elle persévère dans son travail étant donné que les difficultés rencontrées constituent, pour elle, un motif pouvant la pousser d’aller encore de l’avant.
« Dans plusieurs milieux où je me suis retrouvée en tant que photographe, je suis à première vue minimiser à cause de mon sexe. Ce n’est qu’après le travail que je mérite des appréciations. Je dirais que j’ai pu me faire une place par rapport à mes œuvres qui est conçue de manière artistique », a expliqué la photographe.
Mme Mbelu a, à cette même occasion, encouragé les jeunes filles à pouvoir exprimer leur passion pour la photographie. Toutefois, elle a souligné que pour être une bonne photographe, la jeune fille doit faire travailler son mental, son physique ainsi qu’avoir de matériel de qualité.
« Nous faisons un travail qui nous exige d’être debout et en mouvement, tout le temps. Raison pour laquelle si vous n’êtes pas fortes, vous n’allez pas bien travailler. Parmi les filles que j’ai eu à former, l’une que j’ai amené dans une cérémonie a été incapable de se tenir debout du soir jusqu’au matin », a-t-elle révélé.
Elle a notamment émis le souhait d’initier beaucoup des femmes dans le métier de photographie. « La photo est un langage parce que même si on ne parle pas, la photo peut s’exprimer à votre place. Elle est une véritable source d’inspiration », a ajouté Mme Mbelu.
S’agissant des avantages liés à son métier, elle a reconnu que la photographie a assuré son autonomisation économique. « Je gagne mon pain quotidien grâce à la photographie », dit-elle.
Notons que Mbelu doit sa passion pour la photographie à son défunt père adoptif, un sujet belge marié à sa mère. Il était le photographe de tout Bas-Uélé (à l’époque district de la Province Orientale) et les gens venaient de partout pour se faire photographier à la mission catholique de l’Eglise de Bondo.
Rappelons que la journée mondiale de la photographie a été célébrée le 19 août 2023, sous le thème : « l’art, l’histoire et son impact ».
Concernant la journée mondiale de la photographie, Mme Mbelu dit être reconnaissante envers la première personne ayant posée le fondement du métier de photographe.
ACP/