Kinshasa, 21 février 2024 (ACP).- La présidence de la République sud-africain a annoncé la tenue des élections nationales pour le 29 mai prochain, en vue d’élire le successeur de Ramaphosa, pour un second et dernier mandat de cinq ans, a-t-on appris mercredi de source officielle cité par africanews.
« Au-delà de l’accomplissement de notre obligation constitutionnelle, ces prochaines élections sont aussi une célébration de notre parcours démocratique et une détermination de l’avenir que nous souhaitons tous », a déclaré Cyril Ramaphosa, président de la république.
« J’appelle tous les sud-africains à exercer leur droit de vote démocratique et ceux qui feront campagne à le faire pacifiquement, dans le plein respect de la loi. », a-t- il ajouté.
Le président Cyril Ramaphosa a annoncé la date, alors que l’économie la plus développée d’Afrique est confrontée à une myriade de problèmes sous l’égide de son parti, l’ANC. Il s’agit notamment d’un taux de chômage record, d’une crise de l’électricité qui entraîne des pannes paralysantes pour les foyers et les entreprises, et d’une méfiance généralisée des électeurs à la suite d’une série d’allégations de corruption au fil des ans.
Plusieurs sondages prédisent que le parti autrefois largement admiré dans le monde entier et dirigé par Nelson Mandela passera sous la barre de 50% de voix pour la première fois depuis qu’il a remporté les premières élections multiraciales d’Afrique du Sud en 1994, annonçant une nouvelle démocratie après la fin de la domination de la minorité blanche.
Lors des élections générales, les sud-africains votent pour un parti et non pour un candidat à la présidence. Les partis se voient ensuite attribuer des sièges au Parlement, qui en compte 400, en fonction de leur part de voix, et les députés élisent le Président.
Le principal parti d’opposition sud-africain, l’Alliance démocratique centriste, est en pourparlers pour former une coalition de partis d’opposition visant à forcer l’ANC à quitter complètement le gouvernement, bien que tous ces partis devraient augmenter leur part de voix pour dépasser collectivement les 50%.
Ce scrutin sera la septième élection pleinement démocratique en Afrique du Sud. Avant 1994, les noirs n’avaient pas le droit de vote.
L’ANC a remporté toutes les élections nationales depuis 1994 avec une nette majorité, mais son soutien s’est progressivement effrité au cours des 20 dernières années. Les élections locales de 2021 ont constitué le plus grand coup de semonce, lorsque l’ANC est passé sous la barre des 50 %.
Les sud-africains se sont lassés d’une économie en difficulté et d’un taux de chômage de plus de 30 %, le plus élevé au monde. Le taux de chômage des jeunes âgés de 15 à 24 ans atteint le chiffre vertigineux de 59%.
Une période de corruption rampante sous l’ancien président Jacob Zuma, de 2009 à 2018, a érodé la réputation du parti. L’Afrique du Sud est confrontée à une hausse des crimes violents et à une pauvreté généralisée.
M. Ramaphosa, 71 ans, a réussi à assainir l’ANC, gangrené par la corruption, après avoir été élu Président pour la première fois en 2019, mais la crise de l’électricité, qui a entraîné un nombre record de coupures de courant l’année dernière, a fortement entamé sa popularité.
Lors des élections, les sud-africains voteront également pour la composition des assemblées législatives provinciales dans les neuf provinces du pays. ACP/KHM/KKP