Kinshasa, 29 décembre 2022 (ACP).- Le parquet militaire du Burkina Faso a dénoncé une tentative de « déstabilisation des institutions de l’Etat », impliquant un haut gradé déjà incarcéré pour des faits similaires, récemment libéré, puis de nouveau arrêté, ont rapporté jeudi les médias internationaux.
« Les premiers éléments » d’une enquête ouverte après dénonciation, « révèlent que des militaires en collusion avec des civils étaient en train de préparer une déstabilisation des institutions de l’Etat », indique le parquet dans un communiqué publié mercredi soir.
Un adjudant-chef, Charles Neboa, et un sergent, Adama Traoré, sont cités comme faisant partie du groupe, selon le dénonciateur cité par le parquet militaire. Ce groupe « serait en contact avec l’unité « Mamba vert » du lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana et projetait de lancer des attaques simultanées sur la radio-télévision du Burkina (RTB), la maison d’arrêt et de correction des armées (MACA) où était détenu cet officier supérieur pour des faits similaires, et la résidence du chef de l’Etat », le capitaine Ibrahim Traoré, selon le procureur militaire.
Le lieutenant-colonel Zoungrana avait été interpellé une première fois le 14 janvier et incarcéré pour « tentative de déstabilisation des institutions de l’Etat, « détournement de biens publics, faux et usage de faux, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux ».
A l’époque, le Burkina Faso était dirigé par Roch Marc Christian Kaboré, président élu en 2015 et réélu en 2020. Il a été renversé par un premier putsch le 24 janvier ayant porté au pouvoir une junte militaire dirigée par le lieutenant-colonel Damiba, à son tour renversé par le capitaine Ibrahim Traoré le 30 septembre.
Emmanuel Zoungrana avait été remis en liberté provisoire le 15 décembre, avant d’être à nouveau interpellé le 27 décembre à son domicile à Pabré, à une vingtaine de kilomètres au nord de Ouagadougou, « non sans résistance », selon le parquet militaire. ACP/ODM/MNI