Désaccord entre la France et le Mali sur des pourparlers avec les djihadistes

Kinshasa, 27 oct.2020(ACP).- La France et les nouvelles autorités maliennes ont affiché, lundi à Bamako, leur désaccord sur un éventuel dialogue avec les groupes djihadistes, Paris rejetant fermement cette option, tandis que le chef du gouvernement malien de transition évoque une opportunité pour la paix, ont indiqué mardi des agences de presse internationale.

Selon ces sources, Paris et Bamako ne sont plus sur la même ligne concernant d’éventuelles négociations avec les groupes jihadistes qui sévissent au Mali. En visite dans la capitale malienne, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian a fermement rejeté, lundi dernier, l’idée de discussions avec les rebelles islamistes liés à Al-Qaïda ou à l’organisation État islamique (EI).

Le Premier ministre malien de transition, Moctar Ouane a quant à lui souligné que le dialogue national inclusif, vaste concertation nationale tenue fin 2019, avait très clairement indiqué la nécessité d’une offre de dialogue avec les groupes armés djihadistes. «Il faut voir dans ce dialogue « une opportunité d’engager une vaste discussion avec les communautés afin de définir les contours d’une nouvelle gouvernance », a-t-il expliqué, en prônant une coordination avec les partenaires du Mali, « notamment ceux qui interviennent sur le plan militaire, au premier rang desquels figure la France qui a déployé 5 000 soldats au Sahel.

Une perspective rejetée par le chef de la diplomatie française qui a rappelé que ces groupes djihadistes n’avaient pas signé l’accord de paix de 2015, considéré comme une base
pour le rétablissement de la paix dans le nord du Mali.

« Disons les choses très clairement : il y a des accords de paix. Ces accords de
paix ont été validés par un certain nombre de signataires, dont des groupes armés
« , a déclaré devant la presse Jean-Yves Le Drian. « Et puis il y a des groupes terroristes qui n’ont pas signé les accords de paix. Les choses sont simples« . Présents dans le nord du Mali, les « groupes signataires » sont d’anciens rebelles, principalement touareg, ainsi que des groupes armés progouvernementaux, ayant adhéré aux accords de paix de 2015 négociés à Alger.

Les groupes islamistes liés à Al-Qaïda et au groupe EI n’ont pas signé ces accords et intensifient leurs actions depuis cinq ans, faisant des centaines de morts. Des émissaires ont ainsi été envoyés par le pouvoir malien, début 2020, vers Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa, deux figures du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), nébuleuse djihadiste liée à Al-Qaïda, responsable de nombreux attentats.

Les débats sur la stratégie à suivre interviennent après un récent échange de quelque 200 détenus réclamés par les djihadistes contre quatre otages – un dirigeant malien d’opposition, Soumaïla Cissé, la Française Sophie Pétronin et deux Italiens. ACP/Fng/Zg/GGK/May

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