Français et allemand en visite de paix en Ethiopie

Kinshasa, 12 janvier 2023 (ACP).– Les cheffes de la diplomatie française et allemande effectuent depuis jeudi une visite de deux jours à Addis Abeba pour soutenir la paix au Tigré, plus de deux mois après l’accord qui a mis fin au conflit dans cette région du nord de l’Ethiopie.

« Au cours de cette visite, qui survient après que les rebelles du Tigré ont commencé à rendre leurs armes lourdes, Catherine Colonna et Annalena Baerbock auront des échanges, notamment avec le Premier ministre éthiopien, les ministres des Affaires étrangères et de la Justice ainsi que des représentants de l’Union Africaine et des défenseurs des droits de l’Homme », ont rapporté les sources.

Elles visiteront également un centre de distribution du Programme alimentaire mondial pour constater la mise en œuvre d’un don ukrainien de 50.000 tonnes de blé à l’Ethiopie et la Somalie, dont Paris et Berlin ont financé l’acheminement à hauteur de 14 millions d’euros chacun.

Après deux ans d’une guerre fratricide qui a déplacé plus de deux millions d’Ethiopiens et plongé des centaines de milliers de personnes dans des conditions proches de la famine, l’objectif de Paris et Berlin est « de soutenir le processus de paix », a déclaré Mme Colonna sur twitter.

Les ministres ont à cœur de porter le message de l’UE, prête à se réengager en Ethiopie à condition que le cessez-le-feu soit respecté et qu’un mécanisme de justice transitionnelle soit mis en place.

Après l’accord de paix, l’acheminement de l’aide humanitaire a repris progressivement et les services de base (électricité, banque, transport…) sont lentement restaurés.

Mais des habitants et des travailleurs humanitaires de diverses parties du Tigré ont affirmé récemment que pillages et persécutions se poursuivaient dans la région.

Principale question en suspens : le retrait de l’armée érythréenne qui a apporté une aide décisive à l’armée éthiopienne pendant le conflit. Ce pays qui borde la frontière nord du Tigré n’était pas présent aux discussions de Pretoria où a été signé l’accord du 2 novembre.

Autre point de crispation : la partie du Tigré occidental envahie par les forces de la région éthiopienne voisine Amhara. Rattachée administrativement au Tigré, cette zone fertile est revendiquée comme « terre ancestrale » par les nationalistes amhara qui en font un casus belli.

ACP/KHM/ODM/AWA

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