Kinshasa, 22 septembre 2023(ACP). Le pape François est arrivé vendredi à Marseille pour une visite de deux jours consacrée à la Méditerranée et au défi migratoire, dans un contexte d’hostilité croissante envers les candidats à l’exil au sein d’une Europe tentée par le repli, a appris vendredi l’ACP des médias français.
« Le jésuite argentin de 86 ans a prévenu: il ne vient pas en visite d’Etat en France mais à Marseille, ville cosmopolite du sud où cohabitent un large éventail de communautés et religions, pour dénoncer le drame des naufrages de migrants et plaider la cause des exilés », ont précisé les sources.
Pendant son vol, qui l’emmenait de Rome à la cité phocéenne, le Pape François a donné le ton : « J’attends beaucoup de ce voyage », a-t-il en effet assuré.
Répondant à quelques questions des journalistes embarqués avec lui, il a commenté les arrivées massives de migrants à Lampedusa qui ont eu lieu ces derniers jours. Un lieu qu’il avait visité en 2013.
François dénonce le « cimetière » qu’est devenu pour lui la Méditerranée. Sur cette question, il a parlé de cruauté et de manque d’humanité.
Visiblement ému, il a aussi regretté qu’après avoir traversé le désert, et affronté les trafiquants en Libye, les migrants soient jetés à la mer. Des paroles qu’il compte porter à Marseille.
Le souverain pontife décrit la ville comme une porte, une fenêtre de la Méditerranée. « J’espère avoir le courage de dire tout ce que je veux dire », a-t-il confié une vingtaine de minutes avant que son avion atterrisse.
Le pape François a pris place au sein de la basilique de Notre-Dame de la Garde, le 22 septembre 2023.
Après son court entretien avec la cheffe du gouvernement à l’aéroport, le pape François a aussitôt pris la direction de la basilique Notre-Dame de la Garde, sur les hauteurs de la cité phocéenne.
Puis, après une prière avec le clergé au sein de la « Bonne Mère », il devait se recueillir sous un ciel radieux avec des représentants d’autres confessions devant le mémorial dédié aux marins et migrants disparus en mer.
Ce samedi 23 septembre, le pape va prononcer ensuite le discours de clôture des troisièmes Rencontres méditerranéennes, après les éditions de Bari en 2020 et de Florence en 2022.
Il doit par la suite rencontrer le président Macron. Avant de repartir pour Rome, il devrait enfin effectuer une déambulation en papamobile le long de l’avenue du Prado, et présider une messe au stade Vélodrome.
Cette visite du chef de l’Église catholique se déroule sous haute protection, environ 6 000 membres des forces de l’ordre sont mobilisés dans le cadre d’un « dispositif hors norme », selon un haut responsable policier.
Dans l’Hexagone, la visite du jésuite argentin a été diversement reçue, analyse l’Agence France-Presse. Certains à droite critiquent son « ingérence » politique sur la question migratoire.
La route migratoire est considérée comme la plus dangereuse au monde: plus de 28 000 disparus en mer depuis 2014, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). « Le plus grand cimetière au monde« , déplore régulièrement le pape.
Un thème cher à François qui ne cesse depuis son élection en 2013 de dénoncer les discours de rejet et politiques de fermeture.
Son séjour intervient quelques jours après l’arrivée sur l’île italienne de Lampedusa de milliers de personnes, qui a poussé l’Union européenne à adopter un plan d’urgence pour aider Rome à gérer les flux migratoires en provenance d’Afrique du Nord.
Cette route est considérée comme la plus dangereuse au monde: plus de 28.000 personnes ayant tenté la traversée de la Méditerranée pour rejoindre l’Europe sont portées disparues depuis 2014, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). « Le plus grand cimetière au monde« , déplore régulièrement le pape. ACP/Kayu