La Mauritanie et le Tchad actent la dissolution de la force « G5 Sahel »

Kinshasa, 6 décembre 2023 (ACP).- La Mauritanie et le Tchad ont acté mercredi  la dissolution de la force antijihadiste G5 Sahel créée en 2014 pour faire face au jihadisme et aux autres défis de la sous-région, a appris l’ACP de source officielle Mauritanienne.

« Le sort du G5 Sahel est scellé. La Mauritanie et le Tchad ont en effet évoqué, mercredi la dissolution de l’alliance antijihadiste créée en 2014, après le retrait des trois autres membres à savoir le Mali, le Burkina Faso et le Niger », a précisé la source.

Selon la même source, les deux pays « ont pris acte et respectent la décision souveraine » de retrait du Burkina Faso et du Niger après l’annonce antérieure de celui du Mali.

Ils mettront en œuvre toutes les mesures nécessaires, conformément aux dispositions de la Convention portant création du G5 Sahel, notamment en son article 20″, disent-ils dans un communiqué publié par l’Agence mauritanienne d’information.

L’article 20 de la Convention dit que « le G5 Sahel peut être dissout à la demande d’au moins trois États membres ».

Les pays membres avaient mis sur pied en 2017 une force militaire conjointe dont l’efficacité est restée très limitée. La violence a continué à se propager, faisant des milliers de morts civils et combattants et des millions de déplacés. Elle a fortement contribué à l’instabilité politique et à une succession de coups de force.

« Partenariat infantilisant »

Depuis la création du G5 Sahel, la sous-région a vu des militaires prendre le pouvoir par la force au Mali en 2020, au Burkina en 2022 et au Niger en 2023. Martelant un discours souverainiste, ils ont pris leurs distances dans une grande acrimonie avec l’ancienne puissance dominante française, soutien du G5 Sahel, et avec ses partenaires européens.

Ils ont créé leur propre alliance en 2023, et leurs ministres des Affaires étrangères viennent de proposer la création d’une confédération.

Le Burkina et le Niger ont annoncé samedi avoir décidé « en toute souveraineté » de se retirer « de l’ensemble des instances et organes du G5 Sahel, y compris la Force conjointe ». Une décision qui a pris effet dès le 29 novembre, indiquaient-ils dans un communiqué conjoint.

Selon Ouagadougou et Niamey, « l’organisation peine à atteindre ses objectifs » et est minée par « des lourdeurs institutionnelles, des pesanteurs d’un autre âge ». Ils disaient refuser de « servir les intérêts étrangers au détriment de ceux des peuples du Sahel, encore moins accepter le diktat de quelque puissance que ce soit au nom d’un partenariat dévoyé et infantilisant qui nie le droit à la souveraineté de nos peuples et de nos États ».

Le Mali avait quitté le G5 Sahel en 2022 en parlant d’organisation « instrumentalisée par l’extérieur ». Ce type d’accusations vise généralement la France, l’ancienne puissance coloniale de la région. ACP/KHM

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