Le jihadiste français Tyler Vilus condamné à 30 ans de prison pour ses crimes en Syrie

Kinshasa, 05 juillet 2020 (ACP) .- Tyler Vilus, premier Français jugé
par la cour d’assises spéciale de Paris pour sa participation à deux meurtres commis en Syrie entre 2013 et 2015, a échappé à la perpétuité, ont indiqué samedi des médias étrangers.

Le verdict est tombé tard dans la soirée de vendredi. Trente ans de réclusion
criminelle pour Tyler Vilus. La peine, prononcée vendredi 3 juillet vers 23 heures, a été assortie d’une période de sûreté des deux tiers. Condamné pour des crimes commis en Syrie de 2013 à 2015, l’émir du groupe État islamique a échappé à la perpétuité. Il est resté impassible à l’énoncé du verdict.

Le président Laurent Raviota a expliqué à Tyler Vilus que la cour d’assises spéciale de Paris avait « décidé de ne pas prononcer » de perpétuité, « ce qu’il était possible de faire », la justice l’ayant jugé coupable de toutes les infractions, y compris sa participation à l’exécution de deux prisonniers, mais
qu’elle avait voulu lui « laisser une lueur d’espoir » pour qu’il puisse « évoluer ».

Estimant que l’attitude de l’accusé n’avait guère été encourageante, le président a toutefois souligné qu’il avait « reconnu un élément très important » en finissant par avouer son intention de « mourir les armes à la main » lorsqu’il avait quitté la Syrie à l’été 2015.

 Saluant le début d’un cheminement, le magistrat a appelé le jihadiste à bien réaliser la façon différente « dont la justice est rendue dans une République comme la nôtre et la manière dont la justice a été rendue à Shaddadi en avril 2015 ».

C’est dans cette ville de l’est de la Syrie que Tyler Vilus, devenu policier du groupe jihadiste, a participé à l’exécution filmée de deux prisonniers d’une
balle dans la tête. Visage découvert, équipé d’un talkie-walkie et d’un pistolet automatique, il se tient debout, à deux mètres des bourreaux. Tyler Vilus a été jugé coupable de ce crime, qu’il n’a jamais reconnu, affirmant à l’audience qu’il se trouvait là un peu par hasard « à la sortie de la mosquée ».

 Pour l’accusation, Tyler Vilus ne faisait là qu’exercer « sa fonction de policier » : « Il fait partie de l’unité chargée d’infliger les châtiments, il est parfaitement logique qu’il soit sur une scène d’exécution. » »J’espère que vous laissez derrière vous ce rideau de morts dont a parlé l’avocat général », lui a dit le président.

« Je vous remercie », lui a répondu doucement TylerVilus.

Dans ce dossier hors norme, si la cour a refusé de fermer la porte à tout espoir de rédemption, elle a suivi point par point le raisonnement de l’avocat général Guillaume Michelin, reconnaissant l’émir jihadiste coupable d’association de malfaiteurs terroriste, d’avoir dirigé un groupe de combattants et aussi de « meurtre en bande organisée » en lien avec une entreprise terroriste.

 Tyler Vilus est l’un des premiers de sa génération à gagner la Syrie, dès la fin 2012, et l’un des rares individus encore vivants à en être revenus. « Toutes
les étapes du parcours de l’accusé sont imbriquées dans celles de la construction du califat », avait asséné le représentant du parquet général.

Installé dans la région d’Alep (nord-ouest) en mars 2013, Tyler Vilus annonce dès l’été sa promotion à sa mère Christine Rivière – elle-même condamnée à dix ans pour trois séjours en Syrie auprès de son fils : « En plus d’être flic, je suis devenu émir d’un groupe de Français. Si aucune preuve n’a permis de le rattacher aux attentats du 13-Novembre, l’avocat général avait estimé qu’il revenait en France pour « frapper », comme il le dit à Abdelhamid Abaaoud, le coordonnateur des attentats parisiens, après son arrestation en Turquie le 2 juillet 2015. ACP/Kayu 

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