L’enquête de l’ONU accuse les forces de sécurité de 5 094 meurtres depuis 2014 au Venezuela

Kinshasa, 17 septembre 2020 (ACP).- Des enquêteurs de l’ONU ont accusé, mercredi, le Président du Venezuela, Nicolas Maduro et plusieurs de ses ministres de possibles crimes contre l’humanité, parmi lesquels des exécutions extrajudiciaires et l’usage de la torture.

Caracas dénonce un document truffé de contrevérités, ont indiqué jeudi des agences internationales de presse. Le rapport des Nations unies pointe notamment des violations systématiques des droits de l’Homme, parmi lesquelles des assassinats et des actes de torture qui constituent des crimes contre l’humanité.

« Nous avons des informations selon lesquelles ils ont donné des ordres ou ont coordonné des activités, adopté des plans et des stratégies, fourni de la logistique, des ressources humaines et autres qui ont résulté dans la commission des crimes documentés », a expliqué Marta Valinas, la cheffe de ces enquêteurs, au cours d’une conférence de presse par visioconférence.

Certains de ces crimes, y compris des meurtres arbitraires et l’usage systématique de la torture, tombent sous le coup de crimes contre l’humanité.

 « Ces actes sont très loin d’être isolés, ces crimes ont été coordonnés et commis au nom de directives d’État en connaissance de cause et avec le soutien direct d’officiers supérieurs et de hauts responsables du gouvernement », explique le rapport de 411 pages.

Bien que les enquêteurs n’aient pu se déplacer au Venezuela, ils ont tiré ces conclusions de quelque 274 entretiens à distance avec des victimes, des témoins, d’anciens responsables ainsi que de l’analyse de documents confidentiels, y compris des dossiers judiciaires, ont ajouté ces mêmes sources.

En outre, la mission d’enquête a passé en revue 2 500 incidents depuis 2014 qui ont conduit au meurtre de 5 094 personnes par les forces de l’ordre. En réaction, le gouvernement vénézuélien a dénoncé un document « truffé de contrevérités » par la voix de son ministre des Affaires étrangères.

« Il a été élaboré à distance, sans rigueur méthodologique par une mission fantôme dirigée contre le Venezuela et contrôlée par des gouvernements inféodés à Washington », a ainsi écrit Jorge Arreaza sur Twitter.

Par ailleurs, les enquêteurs ont demandé aux autorités vénézuéliennes d’immédiatement ouvrir des enquêtes indépendantes, impartiales et transparentes.

En décembre 2019, la haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Michelle Bachelet, avait appelé à la « dissolution » des FAES, des forces spéciales de la police redoutées par la population.

Début septembre, Nicolas Maduro avait également accordé une grâce présidentielle à une centaine d’opposants, dont des députés et des collaborateurs du chef de file de l’opposition, Juan Guaido, pour « promouvoir la réconciliation nationale », à trois mois de législatives que l’opposition appelle à boycotter.

Des élections prévues début décembre pour lesquelles le gouvernement vénézuélien a proposé aux Nations unies et à l’Union européenne d’envoyer des observateursACP/Kayu

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