Les Gabonais dans l’attente des résultats de l’élection présidentielle de samedi

Kinshasa, 27 aout 2023 (ACP).-  Les Gabonais restent dans l’attente des résultats de l’élection présidentielle de samedi, ont rapporté dimanche les médias internationaux.

« Les Gabonais ont voté samedi pour élire de nouveaux dirigeants locaux, des législateurs et un président », ont rapporté les sources.

Le président sortant Ali Bongo Ondimba, 64 ans, qui a remporté son mandat actuel de justesse, cherche à obtenir un troisième mandat qui pourrait prolonger la dynastie politique de sa famille, vieille de 55 ans.

Il est défié par 13 autres candidats, dont le principal, le professeur d’économie et ancien ministre de l’Education, Albert Ondo Ossa.

La nomination surprise de M Ossa est intervenue une semaine seulement avant le scrutin, à la suite d’une réunion à huis clos des poids lourds de la coalition d’opposition.

Les élections, pour lesquelles environ 847.000 personnes étaient autorisées à voter, se sont déroulées sans aucun observateur international, africain ou européen, et en l’absence des médias étrangers, qui se sont vu refuser l’accréditation ou l’entrée dans le pays, comme l’a dénoncé Reporter sans Frontières (RSF).

M Bongo a effectué deux mandats de sept ans et cherche à prolonger la dynastie politique de sa famille, vieille de 55 ans, par un troisième mandat. M Bongo, alors ministre de la Défense, est arrivé au pouvoir en 2009 après la mort de son père, Omar Bongo, qui a dirigé le pays pendant 41 ans.

M Ossa  a affirmé que son objectif est de sortir le Gabon du statu quo.

Il a affirmé que s’il est élu, il dissoudra d’abord l’Assemblée nationale, redessinera la carte électorale et organisera de nouvelles élections législatives, afin de former un gouvernement qui s’engagera à lutter contre les inégalités économiques.

Tous les scrutins organisés au Gabon depuis le retour du pays au multipartisme en 1990 se sont soldés par des violences.

Les affrontements entre les forces gouvernementales et les manifestants à la suite des élections de 2016 avaient fait quatre morts, selon les chiffres officiels. Le politicien de l’opposition Jean Ping avait blâmé la manipulation des élections pour sa défaite à l’époque – par moins de 2% des voix – et avait déclaré que le nombre réel de morts était beaucoup plus élevé.

La semaine dernière, à l’occasion de la fête de l’indépendance du Gabon, M Bongo s’est engagé à rendre le scrutin aussi sûr que possible.

Internet coupé, médias français suspendus

Le gouvernement a coupé l’internet samedi soir et instauré un couvre-feu au Gabon en invoquant des risques de violences, peu avant la fin de la présidentielle opposant le sortant Ali Bongo Ondimba à son principal opposant, Albert Ondo Ossa, qui venait de dénoncer des « fraudes » et d’exiger d’être proclamé vainqueur à l’issue du scrutin.

La télévision publique a ensuite annoncé que la fermeture de certains bureaux de vote avait été repoussée de plusieurs heures, nombre d’entre eux n’ayant ouvert que très tardivement en raison notamment de l’absence de matériels de vote.

Dans la soirée de samedi, la chaîne de télévision publique citant le Haute autorité de la communication (HAC), a en outre annoncé « l’interdiction provisoire de diffusion au Gabon des médias France 24, RFI et TV5 Monde » auxquels il est « reproché un manque d’objectivité et d’équilibre dans le traitement de l’information en lien avec les élections générales en cours ». ACP/KHM

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