Kinshasa, 05 septembre 2021 (ACP).- Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne (UE) ont fixé vendredi cinq conditions auxquelles le bloc s’engagera dans une coopération avec les talibans en Afghanistan, ont rapporté dimanche les médias internationaux.
Pour que l’UE puisse coopérer de manière opérationnelle avec les talibans, l’Afghanistan devra d’abord respecter son engagement à ne pas servir de « base pour l’exportation du terrorisme vers d’autres pays », a déclaré aux journalistes Josep Borrell, haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, à l’issue de la réunion informelle de deux jours des ministres des Affaires étrangères du bloc.
La deuxième condition sera le respect des droits de l’homme, notamment des droits des femmes, de l’Etat de droit et de la liberté des médias, a-t-il ajouté. « La troisième condition sera la mise en place d’un gouvernement de transition inclusif et représentatif, résultant de négociations entre les forces politiques en Afghanistan », a-t-il poursuivi.
Le libre accès de l’aide humanitaire sera la quatrième condition, a précisé M. Borrell. Enfin, la dernière condition sera le respect par les talibans de leur engagement concernant le départ des ressortissants étrangers et des Afghans en danger qui souhaitent quitter le pays.
« Pour procéder aux évacuations et évaluer le respect des conditions susmentionnées, nous avons décidé de travailler de manière coordonnée et nous serons en contact avec les talibans, également par le biais de la présence commune de l’UE à Kaboul, qui sera coordonnée par le Service européen pour l’action extérieure, mais uniquement si les conditions de sécurité sont réunies », a déclaré le responsable européen.
Il a toutefois noté qu’il ne s’agissait pas de conclusions officielles, la réunion étant de nature informelle. Selon le ministre slovène des Affaires étrangères Anze Logar, qui a co-organisé la réunion aux côtés de M. Borrell, les cinq conditions façonneront toutes les discussions futures au niveau de l’UE. Il a ajouté que les Etats membres ne souhaitaient pas que la situation migratoire de 2015 et 2016 se répète.
Vendredi, les ministres ont également discuté des relations UE-Chine et de la coopération du bloc avec la région indo-pacifique. Selon M. Borrell, l’UE et la Chine doivent travailler ensemble sur le dossier afghan, ainsi que sur les questions commerciales et économiques. ACP/CL/KJI