Kinshasa, 19 juin 2020 (ACP).- L’Organisation mondiale de la santé, qui avait déjà suspendu puis repris les essais cliniques sur l’hydroxychloroquine, a décidé mercredi d’arrêter à nouveau de tester ce traitement potentiel, a-t-on appris jeudi des agences de presse internationale. D’après ces sources, ce choix s’appuie sur les conclusions d’études estimant que cet antipaludéen ne réduit pas le taux de mortalité.
L’OMS avait annoncé, le 3 juin, son intention de reprendre les essais cliniques sur l’utilisation de l’hydroxychloroquine pour traiter les patients atteints par le Covid-19… dix jours seulement après les avoir arrêtés.
« Les preuves internes apportées par l’Essai
Solidarity/Discovery, les preuves externes apportées par l’Essai Recovery et
les preuves combinées apportées par ces deux essais largement aléatoires
suggèrent que l’hydroxychloroquine — lorsqu’on la compare avec les traitements habituels
des patients hospitalisés pour le Covid-19 — n’a pas pour
résultat la réduction de la mortalité de ces
patients », a déclaré la docteure Ana Maria Henao Restrepo, de l’OMS, au
cours d’une conférence de presse virtuelle à Genève. Par ailleurs, l’étude
européenne Discovery évalue l’efficacité de quatre traitements contre le Covid-19.
Pour Recovery, le premier essai clinique majeur réalisé par l’Université britannique d’Oxford à avoir livré des résultats, l’hydroxychloroquine n’a « pas d’effet bénéfique » en matière de Covid-19. « Sur la base de ces analyses et de l’étude des preuves produites, après délibérations, il a été conclu que l’arme de l’hydroxychloroquine sera retirée de l’Essai Solidarité », a dit mercredi la docteure Ana Maria Henao Restrepo.
Elle a toutefois souligné
que la décision d’arrêter les essais sur les patients
hospitalisés souffrant du Covid-19 ne concernait
pas l’usage ou l’évaluation de cette molécule en tant que traitement préventif
de la maladie due au nouveau coronavirus. Cette annonce survient deux jours après
que les autorités sanitaires américaines ont retiré l’autorisation d’utiliser
dans l’urgence deux traitements antipaludéens contre le Covid-19, la
chloroquine et l’hydroxychloroquine, défendus par le président Donald
Trump. La France, où le professeur Didier Raoult a défendu
l’hydroxychloroquine,
en a banni l’usage le 28 mai contre le Covid-19. ACP/ Kayu