Mali : retrait des combattants de la ville de Léré

Kinshasa, 18 septembre 2023 (ACP).- Les combattants du Cadre stratégique permanent (CSP) au Mali,  se sont retirés de la ville de Léré après avoir pris son contrôle le dimanche 17 septembre dans l’après-midi, a-t-on appris lundi des sources militaires maliennes cité par Africa news.

«  Cette coalition de groupes armés du Nord avait attaqué et pris le contrôle le dimanche 17 septembre après-midi du camp militaire malien de cette ville du cercle de Niafunké, région de Tombouctou », ont indiqué les sources.

L’état-major des Forces armées maliennes (Fama) a confirmé l’attaque et évoqué une riposte, indiquant que  les assaillants ont quitté la ville pendant la nuit.  

« Les combattants du Cadre stratégique permanent (CSP) se sont totalement retirés de Léré entre 2 et 3 heures ce matin, après avoir ratissé la ville », a indiqué l’un de leurs porte-parole de service militaire malien, qui a précisé que ce repli a pour but d’éviter d’éventuels bombardements de l’armée malienne.

Aucun bilan n’a été transmis par le CSP, ni par l’armée malienne qui a communiqué hier soir et ce 18 septembre au matin, dénonçant une « attaque des forces du mal contre le camp militaire de Léré », et assurant être mobilisée « pour défendre ses positions » et pour « maintenir la sécurité des populations ».

Dimanche après-midi, le CSP a pris d’assaut la ville de Léré et a pris le contrôle du camp militaire de la ville « après deux heures de combat », selon les groupes armés rebelles, qui affirment également avoir abattu un avion de l’armée malienne, images à l’appui. Des sources civiles locales et sécuritaires ont confirmé que le CSP s’était bien emparé du camp militaire malien. Avant, donc de quitter les lieux.

Le 12 septembre, c’est la base des Forces armées maliennes (Fama) à Bourem, dans la région de Gao, qui avait été ciblée par le CSP. Déjà, les rebelles avaient mené une attaque rapide avant de se retirer. Les deux camps avaient évoqué des dizaines de morts, mais aucun bilan fiable et indépendant n’a pu être recoupé. Le CSP a par la suite diffusé la vidéo d’un soldat malien, capturé pendant cette attaque et depuis retenu prisonnier.

Le CSP estime que ses récentes opérations relèvent de la « légitime défense » et accuse l’armée malienne et ses supplétifs russes du Groupe Wagner d’avoir violé à de nombreuses reprises, au cours des derniers mois, l’accord de paix de 2015 et le cessez-le-feu qui était en vigueur.

Les autorités maliennes de transition n’ont quant à elles cessé de dénoncer, ces dernières semaines, des « attaques terroristes ». Elles ont créé le 16 septembre, avec le Niger et le Burkina Faso voisins, l’ « Alliance des États du Sahel », qui prévoit une coopération élargie pour faire face au risque terroriste mais également à « toute atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale » de ces trois pays.

Des hommes armés s’emparent de 2 camps militaires

Des hommes armés se sont emparés depuis dimanche de deux camps militaires dans le nord du Mali, ont indiqué à l’AFP deux élus locaux, tandis qu’un porte-parole d’une alliance de groupes armés à dominante touareg revendiquait l’attaque.

L’armée malienne a confirmé sur les réseaux sociaux que la ville de Léré, dans la région de Tombouctou, avait été attaquée vers 13h30 locale (15h30 GMT). Elle a précisé que des informations plus détaillées suivraient.

Un officiel militaire malien a indiqué à l’AFP : « Nous sommes en train de faire face à la situation. Pour le moment nous n’en dirons pas plus ».

« Des hommes armés ont attaqué dimanche les deux camps de la ville de Léré », a expliqué à l’AFP un élu local. « Après des combats, ces hommes armés ont pris les camps. On attend le renfort de l’armée. Mais pour le moment ce sont les hommes armés qui ont les camps en main », a-t-il ajouté.

Un deuxième élu local a confirmé l’attaque de deux camps, précisant qu’il y avait des morts mais sans pouvoir en indiquer le nombre.

Almou Ag Mohamed, un porte-parole de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), alliance de groupes séparatistes dominée par les Touaregs, a revendiqué l’attaque.

« Nous avons attaqué et pris le contrôle des deux camps militaires de la localité de Léré ce dimanche. Les camps sont sous notre contrôle », a-t-il déclaré, en précisant : « Nous avons abattu un avion de l’armée ».

Les officiels maliens n’ont pas nommé les assaillants. Mais une telle opération de la part des groupes armés confirme à nouveau la faillite de l’accord de paix signé en 2015 par une alliance de groupes armés à dominante touareg entrés en rébellion contre l’Etat central en 2012, par le gouvernement et par des groupes armés loyalistes.

Mardi, ces mêmes groupes armés ont lancé une offensive contre la ville de garnison de Bourem, que l’armée a dit avoir repoussée. Les adversaires ont fait des récits différents des évènements, mais tous deux fait état de dizaines de morts.

Les rivalités se sont intensifiées ces dernières semaines entre la multitude d’acteurs armés se disputant le contrôle de cette région du nord du Mali : groupes djihadistes contre armée malienne, groupes djihadistes entre eux, groupes armés touareg contre djihadistes, et groupes touareg face à l’armée malienne.

Cette escalade coïncide avec une reconfiguration sécuritaire dans le nord après le départ de la force anti-djihadiste française en 2022 et celui, en cours, de la mission de l’ONU (MINUSMA), toutes deux poussées vers la sortie par la junte. ACP/ODM

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