Kinshasa, 13 novembre 2023 (ACP).- L’ancien premier ministre britannique David Cameron a été nommé lundi 13 novembre ministre des Affaires étrangères, marquant ainsi son retour en politique huit ans après sa démission à la primature de son pays, a-t-on appris de source officielle britannique.
« David Cameron prend la tête de la diplomatie britannique à la suite du départ de James Cleverly, choisi par le Premier ministre, Rishi Sunak, pour succéder à l’intérieur à Suella Braverman, limogée pour avoir formulé de vives critiques envers la police », a précisé la source.
L’ancien chef du gouvernement avait été vu à Downing Street au moment où les médias britanniques annonçaient le départ de Suella Braverman.
Sur le réseau social X, M. Cameron dit vouloir mettre son expérience au service des « défis vitaux » du moment, citant « la guerre en Ukraine et la crise au Moyen-Orient ».
« Même si j’ai pu être en désaccord avec certaines décisions en particulier, il est clair pour moi que Rishi Sunak est un Premier ministre fort et compétent, qui fait preuve d’un leadership exemplaire à un moment difficile », a-t-il assuré.
Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères britannique avait quitté le pouvoir en 2016 après la victoire du « Leave » lors du référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, à laquelle il était opposé. Il avait convoqué le référendum et a échoué à maintenir le Royaume-Uni dans l’Union européenne, plongeant son parti et le pays dans plusieurs années de déchirements.
Par conséquent, il n’avait eu d’autre choix que de démissionner, après avoir perdu son pari en déclenchant un référendum à hauts risques sur une question qui déchirait le Parti conservateur de longue date.
Afin de pouvoir entrer au gouvernement alors qu’il n’était plus député, David Cameron a été nommé à la chambre haute du Parlement britannique, celle des Lords, selon Downing Street, qui a, en outre, annoncé que le ministre des Finances, Jeremy Hunt, était maintenu à son poste.
Suella Braverman évincée du ministère de l’Intérieur
Rishi Sunak a, par ailleurs, limogé lundi sa ministre de l’Intérieur, Suella Braverman, et l’a remplacée par le chef de la diplomatie James Cleverly, qui cède donc lui-même sa place à David Cameron.
« Cela a été le plus grand privilège de ma vie de servir en tant que ministre de l’Intérieur », a déclaré Mme Braverman à la presse après son limogeage.
L’éviction de SuellaBraverman survient à la suite de propos tenus sur les manifestations en soutien aux civils à Gaza, qu’elle avait qualifiées de « marches de la haine », le lundi 30 octobre dernier, avant d’accuser la police d’être plus laxiste avec les manifestants de gauche que ceux de droite.
Ces propos se sont ajoutés à une série de polémiques provoquées ces derniers mois, par la très droitière ministre de 43 ans : elle avait qualifié les arrivées de réfugiés d’« invasion » et a averti d’un « ouragan » migratoire, et avait plus récemment estimé que les sans-abri dormaient dans des tentes conformément à un « mode de vie choisi ».
Déjà ministre de l’Intérieur, elle avait été évincée du gouvernement en octobre 2022 par la première ministre de l’époque, Liz Truss, après avoir utilisé son e-mail personnel pour envoyer des documents officiels.
En outre, les médias britanniques avaient également évoqué des désaccords sur la politique migratoire. Suella Braverman étant partisane d’une politique plus dure que l’ex-cheffe du gouvernement, elle avait été renommée à ce même portefeuille par Rishi Sunak quand il avait succédé à Liz Truss, une manière de conserver sous contrôle l’aile droite du parti et cette personnalité aux ambitions affichées. ACP/KHM/KKP