Kinshasa, 05 juillet 2022 (ACP).- Le général Abdel Fattah al-Burhane, seul aux commandes du Soudan depuis le putsch du 25 octobre, a annoncé vouloir laisser place à un gouvernement civil, au cinquième jour de sit-in décidés à en finir avec le pouvoir militaire et sa répression sanglante, ont rapporté mardi des agences internationales de presse.
A la télévision, le chef de l’armée et numéro un du Conseil souverain, la plus haute autorité du pays, a annoncé que l’armée ne participera plus au dialogue national lancé sous l’égide de l’ONU et de l’Union africaine (UA) notamment, disant vouloir laisser les forces civiles former un gouvernement de personnalités compétentes.
« Après sa formation nous allons dissoudre le Conseil souverain et former un conseil suprême des forces armées qui ne sera plus en charge que des questions de défense et de sécurité », a-t-il ajouté.
Aussitôt, dans le remuant quartier de Bourri à Khartoum, de nouveaux manifestants sont sortis pour monter des barricades, visiblement peu convaincus par la nouvelle promesse du chef militaire dont la rue réclame la chute sans arrêt depuis jeudi.
« On ne fait pas confiance à Burhane, il était là pour la dispersion sanglante de la révolution qui renversa le dictateur Omar el-Béchir en 2019, puis il a mené son putsch le 25 octobre. Donc nous, on veut seulement qu’il parte une fois pour toutes », a affirmé ainsi Mohannad Othmane, juché sur une de ces barricades.
« On veut qu’il soit jugé pour tous ceux qui ont été tués depuis le putsch », renchérit Oumeïma Hussein, qui manifeste dans un autre quartier de la capitale.
En 2019, la pression de la rue avait forcé l’armée à démettre le général Béchir puis à partager le pouvoir avec les civils, fait rare dans un pays sous la coupe des généraux quasiment toujours depuis son indépendance en 1956.
Mais le putsch a radicalement changé la donne : les civils ont été arrêtés un temps et le gouvernement qu’ils tenaient, aux côtés du Conseil souverain, a été limogé.
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