Kinshasa, 17 février 2022 (ACP). Le coordonnateur du Comité laïc de coordination (CLC), Pr Isidore Ndaywel, a, au nom de différents mouvements chrétiens de la RDC, plaidé pour que les autorités du pays fassent de la date du 16 février une Journée nationale consacrée aux martyrs de la démocratie, au cours d’une entrevue, jeudi, avec l’ACP.
La création de cette journée est, selon le Pr Isidore Ndaywel, une façon de commémorer la bravoure des chrétiens qui ont péri le 16 février 1992, alors qu’ils manifestaient pour réclamer la réouverture de la Conférence nationale souveraine (CSN) et l’instauration d’une vraie démocratie au Zaïre (RDC actuelle), sous le règne du maréchal Mobutu Sese Seko.
«C’est pour des raisons historiques que nous avons choisi le 16 février pour que cette date soit le lieu de mémoire pour ceux qui sont tombés pour la démocratie. Une journée qui devra être célébrée sur toute l’étendue de la République, comme c’est le cas avec les martyrs de l’indépendance », a argué le Pr Ndaywel. Et d’ajouter, «c’est le temps de mémoire pour nous rappeler le grand sacrifice de nos compatriotes, pour que nous puissions arriver à une gouvernance acceptable par la démocratie».
Manifestations commémoratives
Le mercredi 16 février dernier, à l’occasion du 30ème anniversaire de cet incident, une série de manifestations a été organisée à Kinshasa pour commémorer ceux-là que les organisateurs ont qualifiés des «Chrétiens martyrs de la démocratie».
Une conférence débat a eu lieu dans la matinée, à laquelle ont pris part des personnalités politiques, religieuses et diplomatiques, animée notamment par le Pr Thierry Nlandu sous le thème: «30 ans, 1992 – 2022 – les croyants congolais toujours interpellés au courage politique».
Dans la soirée, une messe a été dite par Mgr Vincent Tshomba en la paroisse Saint Joseph, lieu où étaient étalés le 16 février 1992, les corps de la plupart de victimes, au quartier Matongué dans la commune de Kalamu, à Kinshasa.
Le CLC a sollicité de l’Archidiocèse de Kinshasa l’érection d’une stèle dans l’enceinte de la paroisse Saint Joseph, sur laquelle seront inscrits les noms des martyrs du 16 février 1992.
ACP/