Justice militaire : les avocats du prévenu lieutenant-colonel Lukusa plaident non coupable

Kinshasa, 02 novembre 2023 (ACP).- Les avocats du prévenu lieutenant-colonel Willy Lukusa ont plaidé non coupable, jeudi à la Haute Cour militaire, dans l’affaire opposant le ministère public à deux officiers supérieurs des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) accusés de concussion et violation de consignes. 

« Il plaira à votre haute cour de dire non établie en fait et en droit l’infraction de concussion et de violation des consignes retenue à l’égard du lieutenant-colonel Willy Lukusa », a déclaré un avocat de la défense.

La défense a démontré, dans sa plaidoirie, que les charges qui pèsent sur son client n’ont pas lieu d’être étant donné qu’aucune preuve n’a été démontrée tout au long de cette affaire.

Pour les avocats du prévenu, l’article 77 du code pénal militaire démontre clairement que « pour qu’une infraction de concussion soit établie, cela doit être motivé par des preuves ».

« Le ministère public devrait produire la preuve de l’ordre donné par le colonel Lukusa au major Livuzadio de percevoir la somme de 600$. Dans son rapport (major Elvis Livuzadio), nulle part il n’est mentionné la somme de 600$ qu’il aurait perçue sur ordre du lieutenant-colonel Lukusa », a soutenu la défense.

Et de souligner : « les allégations du ministère public contre le colonel Lukusa n’est pas soutenue par des preuves, l’infraction de concussion ne peut pas lui être attribuée ».

La Haute cour a renvoyé l’affaire au jeudi 09 novembre 2023 pour rendre son arrêt. 

Au cours de l’audience précédente, tenue le 03 août 2023, les avocats de la partie prévenue avaient sollicité le rejet de cette cause, au motif que l’action disciplinaire ouverte à charge du concerné par l’Auditeur militaire supérieur a été déférée devant la Haute Cour militaire en pénal sans être instruite par l’Auditeur général. 

Pour la défense, les dispositions des articles 200 et 214 du Code judiciaire militaire et 18 de la Constitution de la RDC ont été violées.

« Les procès-verbaux qui gisent au dossier n’ont porté que sur l’action disciplinaire ouverte, en date du 5 juillet 2023, et non sur l’action judiciaire. L’auditeur général aurait dû, en tant qu’organe de la loi, respecter les consignes et dispositions de la loi », avait argué la défense.

L’auditeur général près la Haute cour militaire accuse le lieutenant-colonel Lukusa d’avoir ordonné au major Luvizadio de percevoir indûment du détenu Isaac Tuleki Finazo, alias ″Isaac KabaKaba″, la somme de 600 dollars américains pour bénéficier de la liberté provisoire.

Le premier est substitut de l’auditeur militaire supérieur, faisant fonction d’auditeur militaire de garnison de Kinshasa/Gombe, et le second, substitut de l’auditeur militaire de garnison de son office.

Tuleki Finazo a été déféré par la Police nationale congolaise (PNC) à la justice militaire, pour des chefs d’association de malfaiteurs et vol à main armée commis à travers la ville de Kinshasa, dans l’affaire des ″kidnappings″.

Dans son réquisitoire, le ministère public a sollicité de la Haute cour la condamnation de 3 ans de servitude pénale et une amende de 100.000 FC pour le lieutenant-colonel Willy Lukusa et 10 ans de servitude pénale pour le major Elvis Luvuzadio, en fuite, avec une amende d’un million FC.

La Haute cour militaire a pris l’affaire en délibéré et rendra son arrêt définitif à la huitaine,soit le 09 novembre 2023.

ACP/

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