62 ans d’indépendance de la RDC : les scientifiques appellent à la réduction des importations alimentaires

Kinshasa, 28 juin 2022 (ACP).- Le Pr Régine Nambuwa a exprimé la nécessité pour la RDC de travailler davantage pour augmenter la production agricole nationale en vue de réduire les importations des produits alimentaires, dans son exposé mardi, au colloque national organisé par l’Université de Kinshasa (UNIKIN) et le Centre de recherche indépendant et interdisciplinaire (CRIIC) dans la salle de promotion Mgr Luc Gillon, en marge de la célébration du 62ème anniversaire de l’accession de la RDC à la souvernaité nationale et internationale.

Mme Régine Nambuwa, qui a exposé sur « la sécurité alimentaire en RDC et l’état nutritionnel des enfants de moins de cinq ans après 62 ans d’indépendance », a déploré l’insécurité alimentaire dans laquelle vivent les Congolais ainsi que la politique d’importation et de la main tendue.

Elle a plaidé pour l’indépendance politique, la mise en œuvre de bonnes politiques de recherche scientifique avec des innovations, l’investissement dans l’agriculture, la création des banques agricoles pour octroyer des crédits agricoles ainsi que le développement de la culture de changement de consommation.

Pour sa part, le Pr Albert Muluma Munanga, exposant sous le thème « Quelle politique agricole en RDC 62 ans après l’indépendance », a préconisé la mise en œuvre d’une politique  agricole basée sur la valorisation des ressources naturelles et humaines.

Il  a également recommandé la construction et la réhabilitation des routes des désertes agricoles ainsi que la formation des recherches agronomiques qui doivent être basées sur  l’encadrement des populations des zones rurales dans le but de les décourager à quitter les milieux ruraux pour les centres urbains.

« Il faut disposer de l’économie du marché qui est souscrite au principe de subsidiarité en laissant à la population l’initiative  de faire des choses à la place de l’État », a-t-il dit, avant d’inviter l’Etat à choisir les personnes compétentes pour conduire les travaux publics.

Pour la sécurisation des frontières de la RDC

Dans son analyse sur la sécurisation des frontières de la RDC, le Pr Zacharie Baenda a proposé la combinaison des trois piliers, à savoir : l’apport local, la coopération policière et judiciaire ainsi que le partenariat transfrontalier pour arriver à la sécurisation des frontières.

Ces piliers, a-t-il dit,  permettront de repenser la politique de la porte ouverte dont l’objectif est de lutter contre la criminalité transfrontalière, en mettant en commun les diverses stratégies nationales, et d’élaborer les normes intégratives propres à la communauté.

Il sera également question, a-t-il ajouté,  de développer une approche globale visant à surveiller les frontières communes, à contrôler l’immigration irrégulière et à lutter contre la  criminalité liée à la porosité des frontières.

Les professeurs Héritier Mambi, Emery Kituku, François Kalama et Mathieu Kalele ainsi que le chef de travaux, Nelly Manatshitu, ont exposé respectivement sur « Kleptocratie et dérives de l’Etat post-colonial en RDC », « l’Etat inachevé »,  « L’autopsie de la gouvernance d’une superpuissance par la vassalisation, une application de la gouvernance du monde par les USA »,  « 62 ans d’indépendance ou 62 ans de réalisation de la prophétie du général Jansens »« l’embryon de la société et les réformes en droit congolais ».

Nécessité de s’approprier la réforme LMD pour la formation des compétences

Le Pr Beke Lofembe Bekenya, conseiller scientifique du ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU), a appelé les participants à s’approprier la réforme du système de Licence-Master-Doctorat (LMD), qui permettra aux universités de former des compétences susceptibles de contribuer au développement du pays.

Dans son intervention sur la thématique « Les réformes de l’Enseignement supérieur et universitaire après 62 ans d’indépendance ; quelles leçons tirées ? », le Pr Beke Lofembe Bekenya a soutenu que cette réforme en phase d’application  en RDC depuis son adoption en 2014, mérite une appropriation en tirant les leçons des réformes précédentes.

Il a relevé cinq axes essentiels dans la mise en œuvre de ce système. Il s’agit du programme, de la formation, des textes, des infrastructures et des structures d’accompagnement de ladite réforme.

« Les efforts structurels mis en œuvre en RDC sont appréciés sur le plan régional notamment le CAMES où le ministre de l’ESU Muhindo Nzangi a pris le mois dernier la présidence lors du conseil des ministres e cette organisation tenu en mai dernier à Kinshasa », a-t-il souligné avant d’évoquer la nécessité de disposer d’une politique nationale de l’ESU.

Ouvert lundi, ce colloque national a été clôturé mardi par le secrétaire général chargé de la recherche de l’UNIKIN, le Pr Antoine Tshimpi à partir de Bruxelles, par visioconférence.

ACP/

Fil d'actualités

Sur le même sujet