Kinshasa, 27 septembre 2023(ACP).- 730 millions de dollars viennent d’être accordés par la Banque mondiale pour rénover l’axe routier Addis-Djibouti, un tronçon essentiel de 900 km pour l’Éthiopie, à appris l’ACP mercredi de source gouvernementale de ces deux pays.
« Plus de 95 % des échanges import-export du pays, en volume, empruntent ce corridor », a indiqué la source. .
Cette voie vitale est actuellement en mauvais état et inadaptée à l’augmentation du trafic de camions. La route est le seul accès à la mer et au port de Djibouti, un accès indispensable au commerce international. C’est la porte d’entrée de l’Afrique de l’Est.
Cette initiative vise à renforcer les infrastructures régionales et à stimuler les échanges commerciaux entre les deux pays. Le projet routier Addis-Djibouti prévoit la construction d’une autoroute moderne à quatre voies, capable de supporter des charges lourdes et de permettre le passage rapide des marchandises.
L’Éthiopie et Djibouti, une interdépendance gagnante
Favorisé par sa position géographique stratégique sur l’une des routes maritimes les plus actives, Djibouti est devenu le hub logistique de la Corne de l’Afrique.
L’Éthiopie, complètement enclavée, est tributaire de Djibouti pour ses échanges commerciaux et vise une stratégie de diversification de ses corridors routiers et ferroviaires avec les pays limitrophes.
En Éthiopie comme à Djibouti, les activités du secteur des transports et de la logistique sont détenues par des monopoles historiques. L’Éthiopie s’est toutefois engagée dans un processus d’ouverture depuis 2018, encore très partiel à ce jour.
L’Éthiopie et Djibouti, 2 pays interdépendants
Si l’Éthiopie est enclavée depuis l’indépendance de l’Érythrée en 1991, Djibouti se trouve sur l’une des plus importantes routes commerciales maritimes et profite de sa position stratégique sur le détroit de Bab-el-Mandeb pour s’imposer comme la principale porte d’entrée de la Corne de l’Afrique. Ainsi, Djibouti ambitionne d’être le 1ère hub commercial logistique en Afrique de l’Est d’ici 2035, tandis que l’Éthiopie, entourée par 5 pays est l’un des 44 pays dans le monde sans littoral.
Djibouti est prédominant dans les flux commerciaux avec l’Éthiopie, via le corridor nord-est éthiopien. Ainsi, près de 95 % des exportations et 80 % des importations éthiopiennes transitent directement par les ports djiboutiens. De par la taille du marché éthiopien (110 M habitants), le volume des échanges pourrait doubler à horizon 2035 via Djibouti, si l’Éthiopie ne développe pas des corridors alternatifs avec d’autres pays frontaliers.
Djibouti a investi depuis 2012 dans des infrastructures portuaires et logistiques, aujourd’hui opérées par l’Autorité des ports et des zones franches : 5 ports, une zone franche et un vaste projet de parc industriel en cours de construction. Si le pays a su maintenir une croissance économique positive grâce à ses activités portuaires malgré la pandémie (taux de croissance du PIB de 0,5 % en 2020 pour banque mondiale), l’économie se caractérise par une très forte sensibilité au trafic maritime.
Les ports djiboutiens constituent la 3ème porte d’entrée en Afrique de l’Est après le Kenya et la Tanzanie, et le 11ème port à conteneurs d’Afrique en termes de capacité. La quantité de marchandises transitant par les ports djiboutiens a augmenté régulièrement ces dernières années, passant de 5,8 M de tonnes en 2012 à 8,8 M de tonnes en 2016.
En 2018, d’après l’Index de la Banque Mondiale sur les performances logistiques, Djibouti se situait à la 90ème position sur 160 pays. Néanmoins, la 1ère édition du Global Container Port Performance Index de la BM situe le pays en tête du classement en Afrique Sub-Saharienne.
ACP/ KHM/KKP