Uvira, 28 juin 2025 (ACP). – L’Accord signé à Washington entre la République démocratique du Congo et le Rwanda est un pas important pour la paix dans la région, a appris l’ACP samedi d’un haut cadre des Nations Unies, en séjour de travail à Uvira, Sud-Kivu, est de la République démocratique du Congo.
« Comme Nations-Unies, nous saluons l’accord qui a été signé à Washington. C’est un pas important pour la paix et nous espérons que ça va apporter des fruits et que ça contribuera également au rétablissement dans l’est de la RDC, y compris au Sud-Kivu », a déclaré le représentant adjoint du secrétaire des Nations-Unies, Bruno Lemarquis, à l’issue des échanges avec les membres du gouvernement provincial. « Comme Nations-Unies, nous soutenons tous les efforts de paix que ça soit au niveau national, régional et international. Ce qui a été signé hier à Washington, forcement c’est un élément d’une chaine. Il n’y a pas des miracles. Il y a beaucoup d’éléments qui doivent se mettre en congruence pour que la paix puisse y avoir. Il y a beaucoup d’acteurs néanmoins l’accord de Washington a donné une impulsion très forte pour faire avancer ces pourparlers », a ajouté ce coordonnateur résident di système de l’ONU, à l’issue des échanges avec les membres du gouvernement provincial.Bruno Lemarquis a indiqué que l’accord signé entre la RDC et le Rwanda fait référence aux Nations-Unies à travers la MONUSCO.
« Il y a une section qui est consacrée à la MONUSCO qui demande aux acteurs de faire tout pour que cette mission onusienne puisse mettre en œuvre son mandat qui lui est donné par le Conseil de sécurité dans les territoires où son mandat est effectif, notamment le Nord-Kivu et l’Ituri surtout en ce qui concerne la protection des civiles » a-t-il dit.« On est venu ensemble pour discuter d’un certains nombres des points dont la question sécuritaire dans la ville d’Uvira et Baraka pour permettre le retour du système des Nations-Unies. Nous souhaitons revenir pour être aux côtés des autorités provinciales légitimes. Nous voulons être aux côtés des autorités de la province pendant cette période très spéciale car c’est notre rôle entant que Nations-Unies », a-t-il conclu.
Le gouverneur rassuré de la présence des Nations-Unies à Uvira
Par ailleurs, le gouverneur du Sud-Kivu, Jean-Jacques Purusi Sadiki, s’est dit rassuré de la présence du haut cadre de Nations-Unies à Uvira, soulignant que cela montre que la sécurité, la paix et la stabilité reviennent sinon il ne pouvait pas venir. « Votre présence ici nous rassure, nous renforce et nous réconforte. Au nom de toute la population, du Chef de l’Etat qui m’a dépêché pour que je sois là avant et pendant que vous êtes là, je vous remercie et remercie tout le système des Nations-Unies et la communauté humanitaire et comptons au rôle que la MONUSCO va encore jouer au Sud-Kivu et à l’est du Congo pour renforcer la protection de la population civile, promouvoir les droits de l’homme et assurer l’intégrité territoriale de la RDC », a déclaré le gouverneur du Sud-Kivu, Jean-Jacques Purusi Sadiki.
Il a remercié sincèrement le Président de la République, Chef de l’Etat qui s’est accroché aux démarches diplomatiques depuis qu’il a pris le pouvoir en 2019, soulignant qu’il avait initié une offensive diplomatique au niveau mondiale et aujourd’hui cette offensive est en train de payer.« L’accord qui vient d’être signé à Washington en est une preuve, car, cet accord qui va mettre ensemble le Rwanda et la RDC pour la paix, la sécurité et la stabilité au Sud et au Nord-Kivu étant l’espoir pour les populations des territoires occupés qui souffrent des graves violations des droits de l’homme, des milliers des cas des viols, tortures, pillages systématiques des biens qui sont apportés au Rwanda sans aucun développement local », a-t-il soutenu.
Le chef de l’exécutif provincial a reconnu que la MONUSCO a joué un rôle déterminant pour atteindre le niveau auquel nous sommes aujourd’hui en termes de négociation de paix même si elle le fait dans le silence et anonymat, épinglant le fait qu’elle avait facilité les acteurs humanitaires, les militaires de l’armée loyaliste qui étaient bloqués dans les zones M23 à regagner leur famille à Kinshasa.
Un corridor humanitaire annoncé
Le gouverneur du Sud-Kivu, Jean-Jacques Purusi Sadiki a officiellement annoncé l’ouverture d’un couloir humanitaire afin de faciliter les acteurs humanitaires à venir en aide à la population vivant dans les zones sous occupation de l’AFC/M23 et celles sous contrôle de l’Etat.
« Dès mercredi nous allons lancer officiellement ce cadre permanant de coopération entre les acteurs humanitaires, ceux du développement et le gouvernement provincial. Nous allons lancer aussi des missions des terrains pour que les tracasseries cessent, que les Wazalendo, le M23 et les autres cessent de tracasser les gens afin que la population vive en toute quiétude et qu’on puisse enlever toutes les barrières », s’est-il confié.Il a ajouté que les humanitaires travaillent partout pour la population aussi bien dans les zones occupées et celles sous contrôle de l’Etat.
« Il peut arriver que les humanitaires qui travaillent dans des zones occupées par les rebelles puissent venir ici, à Fizi, Mwenga et Shabunda. Nous devons les accueillir comme tels nous devons assurer que le corridor humanitaire puisse être opérationnel », a fait savoir l’autorité provinciale.Il a signalé, par ailleurs, que son vice-gouverneur, Jean-Jacques Elakano a conduit une forte délégation du conseil de sécurité à Fizi pour une mission d’une semaine qui va s’étendre encore à Mwenga, Kamituga et Shabunda.
« S’il y a un humanitaire qui est détenu, j’ai déjà donné des instructions pour qu’on puisse le libérer avec effet immédiat. Ces humanitaires sont là pour essayer de nous accompagner et nous aider. Nous devons être flexibles dans la manière de faire les choses », a-t-il conclu.
Les échanges entre le représentant spécial adjoint du secrétaire des Nations-Unies et les membres du gouvernement provincial ont tourné sur l’accès humanitaire, la collaboration entre l’autorité provinciale et les acteurs humanitaires mais aussi de voir comment l’appui que les agences de développement du système des Nations-Unies apportés à la province puissent venir à Uvira. ACP/C.L.