Accusé d’harcèlement, le vice-Premier ministre démissionne

Kinshasa, 21 avril 2023(ACP).- Le vice-Premier ministre britannique Dominic Raab a annoncé vendredi sa démission alors qu’une enquête a confirmé sa mise en cause dans une affaire de harcèlement moral contre des fonctionnaires.

« Je vous écrit pour démissionner de votre gouvernement », écrit Dominic Raab, également ministre de la Justice, dans une lettre adressée au Premier ministre britannique Rishi Sunak. « J’avais demandé cette enquête et m’étais engagé à démissionner si elle établissait des faits de harcèlement, quels qu’ils soient. Je crois qu’il est important de respecter ma parole », écrit-t-il encore.

Cette enquête avait été lancée à la suite de huit plaintes concernant son comportement quand il était ministre des Affaires étrangères, ministre du Brexit ou encore lors d’un précédent passage au ministère de la Justice.

Dominic Raab a toujours démenti ces accusations qui empoisonnent depuis des mois le gouvernement et ont soulevé de nombreuses critiques de l’opposition.

« Précédent dangereux » pour le gouvernement

Ce rapport remis jeudi au Premier ministre et non encore rendu public, « a rejeté toutes les plaintes, sauf deux », précise le ministre dans sa lettre, continuant de les juger « fausses ».

Les conclusions de l’enquête « établissent un précédent dangereux pour la conduite du gouvernement », défend-t-il encore. Jeudi encore, Downing Street affichait sa « confiance totale » en son vice-Premier ministre, tout en affirmant « étudier avec attention les conclusions du rapport ».

Il s’agit du troisième ministre à quitter le gouvernement de Rishi Sunak après diverses accusations, ajoutant une nouvelle tâche sur la promesse du Premier ministre de montrer « intégrité, professionnalisme et responsabilité » au pouvoir après la succession de scandales sous Boris Johnson.

En novembre, Gavin Williamson, un ministre sans portefeuille du gouvernement de Rishi Sunak, avait démissionné après des accusations de harcèlement.

Et en janvier, Rishi Sunak avait dû limoger le président du Parti conservateur Nadhim Zahawi, qui siégeait à ce titre au conseil des ministres, pour des démêlés fiscaux.

Huit plaintes

Cette enquête avait été lancée à la suite de huit plaintes concernant son comportement quand il était ministre des Affaires étrangères, ministre du Brexit ou encore lors d’un précédent passage au ministère de la Justice.

Dominic Raab a pourtant toujours démenti ces accusations qui empoisonnent depuis des mois le gouvernement et ont soulevé de nombreuses critiques de l’opposition. L’homme est dépeint par ses détracteurs comme un colérique manquant cruellement de respect aux fonctionnaires sous sa responsabilité. Selon des témoignages publiés dans le

Guardian en 2022, M. Raab aurait instauré une « culture de la peur » au sein de son ministère et était décrit comme un « tyran ».

Ce rapport remis jeudi au Premier ministre et non encore rendu public, « a rejeté toutes les plaintes, sauf deux », précise le ministre dans sa lettre, continuant de les juger « fausses ». Les conclusions de l’enquête « établissent un précédent dangereux pour la conduite du gouvernement », défend-t-il aussi.

Ce n’est pas la première fois que les scandales ternissent la réputation du ministre de 49 ans. Déjà en 2021, sa gestion catastrophique de la prise de Kaboul par les talibans lui coûte son poste de chef de la diplomatie.

Alors qu’il fallait organiser le rapatriement de Britanniques et d’Afghans, M. Raab préfère rester en vacances en Grèce, suscitant l’indignation au Royaume-Uni.

Il reste alors au gouvernement mais est rétrogradé à la Justice, un revers pour celui qui avait assuré en 2020 l’intérim du Premier ministre Boris Johnson (2019-2022), alors en soins intensifs après avoir contracté le Covid-19. ACP/Kayu

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