Kinshasa, 19 avril 2025 (ACP). Le vice-Premier ministre de l’Intérieur a suspendu samedi les activités du parti de l’ancien président Joseph Kabila, en République démocratique du Congo, à cause de l' »activisme avéré » de l’ex-chef d’Etat dans la guerre imposée par le Rwanda á travers le M23, et du « silence complice » de ce parti, selon un communiqué.
« Les activités du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) sont suspendues sur toute l’étendue du territoire national », a écrit Jacquemain Shabani, vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur.
« Cette décision fait suite à l’activisme avéré de l’autorité morale du PPRD face à cette guerre d’agression rwandaise ainsi qu’au silence coupable voire la complicité de ce parti, violant les prescrits » de la loi sur le statut des anciens présidents de la République élu.
« Par ailleurs, le ministère de l’intérieur va saisir le parquet près la Cour constitutionnelle pour porter les faits », a ajouté le vice-Premier ministre.
La radio française, RFI, a passé en boucle l’information faisant état de la présence à Goma, capitale-martyre du Nord-Kivu, actuellement occupée par l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23-AFC, de l’ancien président Kabila via Kigali.
Un procès-verbal de saisie de plus d’une vingtaine de véhicules notamment militaires et des jeeps tout terrain, par le parquet militaire, a circulé dans les réseaux sociaux, après une perquisition à l’une des propriétés de l’ex-chef d’Etat à Kinshasa.
M. Kabila avait annoncé son retour en RDC par « la partie orientale », sans indiquer par quelle ville.
Jusque dans la nuit de samedi à dimanche, aucune image de la présence de l’ex-chef d’Etat n’est vue ou partagée.

En ce qui le concerne, pour prendre le contrôle de Goma, l’armée rwandaise a tué au moins 8.000 Congolais en 4 jours, selon un bilan officiel.
Par sa résolution 2773, le Conseil de sécurité a demandé à Kigali de retirer ses militaires du sol congolais tout comme les Etats-Unis qui ont même sanctionné des personnalités rwandaises.
Dès le mois de mars, Joseph Kabila avait fait montre de son activisme politique depuis Johannesburg,en Afrique du Sud, et la Namibie où il avait multiplié des prises de position ambiguës après l’occupation des villes-martyres de Goma et Bukavu par les troupes rwand
aises.
Le Gouvernement congolais mieux informé, avait lancé l’alerte. Le Chef de l’Etat l’avait à haute voix pointé devant l’opinion tant nationale qu’internationale, comme « soutien » du , M23-AFC
le PPRD, son parti, de même que sa plateforme politique avaient saboté les échéances électorales de 2023.
ACP/