Affaire Chebeya : la Haute cour militaire rendra son arrêt le 23 mars prochain

Kinshasa, 09 mars 2022 (ACP).- La Haute cour militaire a pris l’affaire Chebeya en délibérée, avant de rendre son arrêt le 23 mars prochain, à l’ issue d’une audience des plaidoiries de la défense de Jacques Migabo, de la République démocratique du Congo et de la réplique de la partie civile tenue mercredi , en chambre foraine,  dans la prison de Ndolo.

Dans sa plaidoirie, l’avocat de Jacques Migabo a désapprouvé la peine de 10 ans de servitude pénale principale que le ministère public a requise à l’ encontre de son client, au motif qu’il n’ a pas tenu compte des circonstances du temps et du lieu, ainsi que de l’ environnement des faits.

Pour lui, si son client avait assassiné Chebeya, c’est parce qu’il était sous le commandement  du commissaire principal Christian Ngoy Kenga Kenga, qui allait l’éliminer en cas de refus d’obéissance aux ordres de son supérieur, ajoutant que son client  avait non seulement été pris en otage, mais aussi mis devant un dilemme.

Devant  une telle évidence, a-t-il dit,  Jacques Migabo ne pouvait résister, au risque de subir  le sort de Chebeya, d’ autant plus qu’il était devant une contrainte irrésistible et devrait obéir à l’ordre de l’autorité.

Il a, par ailleurs , fait savoir que son client devra bénéficier des larges circonstances atténuantes, pour avoir coopéré  avec la justice, en  donnant tous les faits, en faisant des aveux et en étalant toutes les preuves, avant de demander à la Haute cour  de revoir à la baisse la peine requise par l’organe de la loi à son client.

Pour sa part, les avocats de la RDC ont fait savoir que tout au long de ce procès, il a été démontré que la responsabilité de l’ Etat dans le double assassinat de Chebeya et de Bazana n’a pas  été établi, du fait que les actes commis par ce groupe d’officiers de la police, ne cadre pas avec la mission de la police nationale congolaise, ajoutant que la Haute cour va retenir dans le chef de ces officiers, l’ irresponsabilité de l’ Etat tirée du principe de la faute personnelle, d’ autant plus que  les prévenus sont sortis du cadre de leur engagement en posant des actes personnelles.

Ils ont, en outre soutenu que les dommages et intérêts postulés par la partie civile Chebeya de l’ordre de 650 millions de dollars  sont  trop exorbitants et doivent être bien appréciés par les juges.

Réplique de la partie civile Chebeya

En réaction à ces plaidoiries,  Me Bondo, président du collectif des avocats de la partie civile, a fait savoir que la défense de Jacques Migabo plaide dans le sens de vouloir arracher la clémence  de la Haute cour, en soutenant que son client ne pouvait pas résister à la contrainte exercée contre lui par John Numbi et Kenga Kenga.

 Pour lui,  la défense de Migabo contrebalance la séquestration que son client a subie à la ferme de John Numbi à Lubumbashi,  à la peine de servitude pénale principale requise à son client par le ministère public, alors qu’il était payé à l’issue du forfait.

Il a, enfin demandé à la Haute cour d’ignorer la contrainte irrésistible et l’ordre de l’autorité évoqué par la défense quand bien même son client aurait coopéré avec la justice et que ces aveux ne peuvent pas occulter sa responsabilité pénale.

Prenant la parole en dernier ressort, le prévenu Paul Mwilambwe a déclaré  qu’il n’a jamais été impliqué, ni de près ni de loin, dans ce double assassinat, avant de  demander son acquittement.

De son coté, Jacques Migabo a demandé pardon  aux familles de Chebeya et Bazana pour le double assassinat ainsi qu’à la Haute cour,  d’ autant plus qu’il était entre le marteau et l’enclume. ACP/Kayu/GGK/KMT/OB

 

 

Fil d'actualités

Sur le même sujet