Kinshasa, 27 avril 2023 (ACP).- Le Conseil de sécurité de l’ONU s’inquiète, après un cessez-le –feu partiel, au Soudan bien qu’un accord de 72 heures sous la pression des États-Unis et de l’Arabie saoudite ait permis une certaine accalmie, les combats font encore rage, voire se sont intensifiés, selon l’émissaire spécial des Nations unies au Soudan, temporairement déplacé avec ses équipes à Port-Soudan. « Le cessez-le-feu reste fragile et bien qu’en partie respecté dans certaines zones, les affrontements autour de lieux stratégiques ont largement continué et parfois même se sont intensifiés », a déclaré le chef de la mission onusienne au Soudan Volker Perthes, qui s’adressait au conseil depuis Port-Soudan en visioconférence. Selon lui, les factions rivales du général Abdel Fattah al-Burhane, et de son ancien numéro 2 le général Mohamed Hamdane Daglo, dit « Hemedti », ne semblent pas prêtes à négocier sérieusement : chacune serait convaincue de pouvoir emporter une victoire militaire.
L’émissaire de l’ONU au Soudan a aussi dénoncé les attaques contre les civils, les hôpitaux, les convois médicaux et les violations nombreuses du droit de la guerre. La situation humanitaire, déjà très fragile au Soudan avec un tiers de la population dépendante de l’aide, s’achemine vers une catastrophe. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres et la représentante de l’Union africaine craignent une contagion du conflit hors des frontières. Autour de la table mardi, certaines voix, Soudan et Russie en tête, ont dénoncé des « ingérences » étrangères. D’autres craignent que la crise soudanaise ne suive rapidement l’exemple de la crise libyenne.
L’évacuation des étrangers se poursuivit
Les évacuations des ressortissants étrangers du Soudan se poursuivent cette fois, en mer. La frégate française Lorraine a pris le relais du pont aérien, ouvert par l’armée française vers Djibouti. À son bord, des centaines de personnes devaient embarquer hier, mardi 25 avril, à Port-Soudan, ce port de la Mer rouge, et être évacuées vers Jedda en Arabie saoudite. Il s’agit, de la continuité de l’« Opération Sagittaire» française de rapatriement, dont le volet aérien, s’est achevé dans la nuit de lundi à mardi. Cette opération «complexe», menée sous les tirs et bombardements au Soudan, a permis à plusieurs centaines de personnes de quitter le pays depuis samedi. Le colonel Pierre Gaudillière, porte-parole du chef d’état-major des armées, revient sur cette intervention d’envergure.
Le Maroc assure le rapatriement de ses ressortissants
Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu Le glorifie, a donné Ses Hautes Instructions pour assurer le rapatriement des ressortissants marocains du Soudan. Conformément aux Hautes Instructions Royales, les services de l’ambassade du Royaume du Maroc au Soudan ont, dans une première phase, organisé une caravane terrestre à partir de la capitale Khartoum à destination de la ville Port-Soudan, qui a bénéficié à plus de 200 ressortissants marocains établis au Soudan ou dont la présence dans ce pays a coïncidé avec cette conjoncture intérieure difficile. Le Roi Mohammed VI a également donné Ses Hautes Instructions pour l’organisation d’un pont aérien en coordination avec la Royal Air Maroc pour assurer le rapatriement des ressortissants marocains et de leurs familles dans les meilleures conditions, conclut la même source. ACP/