Kinshasa, 04 juillet 2023 (ACP).– L’Union européenne (UE) a exprimé son soutien aux solutions de paix durable dans la guerre d’agression de la République démocratique du Congo (RDC), lors de l’entretien lundi, avec le Mécanisme national de suivi de l’Accord cadre d’Addis-Abeba, a appris l’ACP de cette institution.
« En tout cas, la communauté internationale reste non seulement extrêmement attentive à la situation, mais très impliquée aussi. Cela dit, c’est un peu un principe des mécanismes et autres accords régionaux, que la responsabilité revient d’abord aux Etats de la région. Nous soutenons des solutions de paix durable, je sais que ce n’est pas satisfaisant à entendre, mais comme le dit l’expression : ″Rome ne s’est pas construite en un jour″ », a déclaré le directeur général adjoint du Service européen pour l’action extérieure (SEAE), Bernard Quintin, à l’issue des échanges avec le coordonnateur national Ntumba Luaba.
« Il faut continuer, comme le font les animateurs du mécanisme, à œuvrer pour une solution dans l’Est de la RDC qui (…) implique non seulement l’Est de la RDC, mais évidemment les pays voisins dans le cadre de la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL) », a-t-il ajouté.
M. Quintin a évoqué le processus de Luanda, chapeauté par le président angolais João Lourenço qui a reçu le mandat de l’Union africaine pour ramener la paix dans l’Est de la RDC.
« Il faut combiner tous ces éléments et continuer à y travailler de manière technique, mais aussi évidemment de manière politique », a-t-il indiqué.
A une question sur le silence de l’Union européenne qui ne sanctionne pas le Rwanda, au vu du rapport des experts des Nations unies qui démontre le soutien de Kigali au M23, Bernard Quintin a souligné : « C’est une question à laquelle il ne m’appartient pas de répondre ici. Nous nous sommes prononcés de manière très claire lors de la présentation du rapport précédent, les éléments qui sont dans ce rapport confirment ce qui a été dit dans le rapport de la fin de l’année dernière, et la position de l’Union européenne n’a pas évolué dans un sens ou dans l’autre. Je vous invite à relire la déclaration que nous avons produite le 30 décembre 2022, c’est la position de l’Union Européenne ».
Bernard Quintin s’est dit satisfait de la rencontre avec le coordonnateur national du Mécanisme national de suivi de l’Accord cadre d’Addis-Abeba, le Pr Ntumba Luaba, qui a permis à la délégation européenne, non seulement de faire la connaissance de la nouvelle équipe dirigeante de cette institution, mais aussi de présenter les aspirations de l’UE sur le retour d’une paix durable dans la partie Est de la RDC.
« C’était d’abord une occasion de faire connaissance avec la nouvelle équipe qui est en charge du mécanisme de suivi de l’accord-cadre d’Addis-Abeba, et de pouvoir échanger sur nos aspirations par rapport à ce mécanisme qui garde toute sa pertinence 11 ans après avoir été signé, et comme élément tout à fait essentiel pour apporter une réponse de paix durable, (j’insiste le mot durable !) à l’Est de la RDC », a-t-il poursuivi.
L’Accord-cadre d’Addis-Abeba a été signé le 24 février 2012 par l’Afrique du Sud, l’Angola, le Burundi, l’Ouganda, la RDC, la République du Congo, la République centrafricaine, le Rwanda, le Soudan du Sud, la Tanzanie et la Zambie. C’est en fin d’année 2013 que le Soudan et le Kenya l’ont rejoint à leur tour.
Le but de cet accord est de s’atteler aux causes profondes du conflit, et de mettre un terme aux cycles de violences récurrentes.
Trois types d’engagements de la République démocratique du Congo, des pays voisins et la communauté internationale ont été pris. Bernard Quintin était accompagné de Jean-Marc Châtaigner, ambassadeur de l’Union européenne en RDC, ainsi que de Mme Daphné Barbotte, conseillère politique à la Délégation de l’UE. ACP/