kinshasa, 23 mars 2025 (ACP).- La République Démocratique du Congo a eu une percée très importante à travers la Résolution 27 73 du Conseil de sécurité condamnant l’avancée du M23 avec l’appui de l’armée rwandaise, a déclaré samedi la ministre d’État en charge des Affaires étrangères.
« Nous devons aussi retenir que nous avons eu une percée très importante à travers la résolution 2773. Pourquoi ? Parce que nous le disons toujours ici entre nous congolais, cela dure trop longtemps, cela dure près de 30 ans. Mais c’est la première fois en 22 ans que le Conseil de sécurité adopte une résolution et c’est aussi à l’unanimité qui reprend explicitement la réalité telle que nous l’avons vécu pendant les dernières 30 années, à savoir l’agression et l’interférence du Rwanda en République démocratique du Congo« , a déclaré la ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, Coopération internationale et Francophonie, Thérèse Wagner Kayikwamba, lors d’un café de presse au Pullman Hôtel de Kinshasa.
Et d’ajouter : » cela fait 22 ans que le Conseil de sécurité ne s’est jamais prononcé d’une manière aussi explicite sur la situation qui prévaut dans l’est de la République démocratique du Congo. Pour nous, c’est une percée très importante. Nous ne croyons pas aux solutions aux problèmes si l’on n’avait pas un diagnostic qui est franc et qui reflète la réalité sur le terrain.
Donc, de ce point de vue-là, nous sommes très contents de voir aussi que le Conseil de sécurité se soit approprié de la question de manière holistique et de manière franche qui met la responsabilité auprès de tous les acteurs« .
La cheffe de la diplomatie congolaise a fait savoir que cette percée diplomatique a commencé par les déclarations très fortes et la mobilisation au niveau de la Sous-région.
« Nous avons eu des percées très importantes à commencer par les déclarations très fortes et la mobilisation au niveau de la sous-région, que ce soit à la SADC ou à l’EAC qui ont tenu un sommet conjoint, que ce soit au niveau de l’Union africaine à travers la réunion de son Conseil de Paix de sécurité le 14 février ou au niveau du Conseil de sécurité, évidemment, la plus grande instance internationale pour garantir et sauvegarder la paix et la sécurité internationale« , a-t-elle insisté.
Et de renchérir : » ce que nous retenons, c’est donc que le monde est en train de suivre ce qui se passe en République démocratique du Congo et suivre avec la détermination et la volonté de s’activer aussi au besoin pour rendre les différentes parties plus redevables par rapport à leur comportement« .
Parallélisme entre le M23 de 2012 et celui de 2025
Répondant à une question sur la différence entre la Résolution de 2012 et celle de 2025, la cheffe de la diplomatie congolaise a réagi en ces termes : » je trouve qu’en République démocratique du Congo, on s’en rend toujours compte. Il y a beaucoup de parallèles. Mais l’histoire ne se répète jamais à 100 % et de la même manière. On doit toujours garder cette flexibilité d’essayer de comprendre et d’avoir la curiosité, pour mieux comprendre pourquoi certaines choses se passent de la même manière et d’autres pas nécessaires« .
» Je pense que nous sommes dans un contexte beaucoup plus complexe que ce n’était le cas en 2012 avec des enjeux beaucoup plus explicites et, on doit le dire très clairement, une posture du Rwanda aussi beaucoup plus belliqueuse que ce n’était le cas en 2012. Quand vous comparez juste l’envergure même de la violence, l’envergure de l’agression militaire, l’envergure des déplacements, nous sommes dans un scénario similaire mais loin de dire que nous sommes dans le même scénario.
On doit accepter quand même que le contexte a changé et que la posture des uns et des autres est devenue, disons-le, plus robuste. Ce qui veut dire évidemment qu’il y a une plus grande agressivité il y a aussi une plus grande résistance justement à respecter les ingénieurs du Conseil de sécurité« , a-t-elle laissé entendre.
Contente d’avoir un instrument juridique (Résolution 27 73)
La ministre d’Etat s’est réjouie du fait que la RDC a obtenu un instrument juridique qui est la Résolution 27 73.
« Mais encore une fois, je suis aussi très contente du fait que nous ayons un instrument beaucoup plus robuste que ce n’était le cas en 2012 et nous avons une mobilisation aussi qui continue entre l’échelle mondiale. Nous avons des prises de parole beaucoup plus fermes, nous avons des sanctions qui se sont matérialisées « , a-t-elle conclu.
ACP/C.L.