Kinshasa, 07 Février 2023 (2023).- La République démocratique du Congo (RDC) n’a d’autre choix que d’être forte pour assurer son existence en tant qu’État en vue de défendre ses intérêts vitaux et renforcer sa souveraineté nationale », a estimé mardi un analyste politique, au cours d’un entretien avec l’ACP.
« La RDC ne peut qu’être forte ou ne pas être du tout », a déclaré à cet effet Ivan Vangu, enseignant à l’Université de Kinshasa et actuel ambassadeur de la RDC en Russie, qui pense
qu’ « il faut aller plus loin que la question de l’agression rwandaise actuelle ».
« Il ne s’agit pas seulement de conjurer l’ingérence rwandaise. Dans un pays comme le nôtre avec une géographie singulière (neuf voisins moins lotis que nous) et aux richesses immenses, le conflit doit se concevoir comme une situation ‘prévisible’ », soutient-il estimant que « l’agression rwandaise tout comme les velléités ougandaises ou burundaises pourraient demain inspirer l’aventurisme d’autres voisins
à défaut pour les premiers de récidiver ».
L’ambassadeur Vangu prévient qu’à « ces risques de notre environnement géopolitique immédiat s’ajoutent les entreprises maffieuses des multinationales qui ont les yeux rivés sur les minerais stratégiques dont regorge notre sous-sol ».
Aussi, conclut-il que « la RDC n’a d’autre choix que d’être suffisamment forte pour défendre ses intérêts vitaux et renforcer sa souveraineté nationale ». Il faut pour cela, soutient-il, « une véritable direction de la planification de notre politique étrangère en vue d’en asseoir la doctrine à travers une question simple : quel est l’avenir prévisible de la RDC? ».
Estimant que le « volet diplomatique a pour vocation la patience », Ivan Vangu ajoute « qu’il nous faut une armée puissante et dissuasive ainsi qu’une administration, véritable pilier, mémoire et colonne vertébrale de la nation ». « Il est déjà heureux de constater qu’il y a une véritable prise de conscience de nos compatriotes et une énergie créative née d’une unité au-delà des différences ou divergences », se réjouit-il. « C’est de tout cela que dépendra notre avenir et le retour à la vocation de notre pays d’être le leader naturel et la locomotive de la région », a-t-il conclu. ACP/