Agression rwandaise: plus de huit mille morts à Goma et à Bukavu

Kinshasa, 01 avril 2025 (ACP).- 8500 corps ont été retrouvés morts lors de l’agression rwandaise et ses supplétifs du M23-AFC, dans les provinces du Nord et Sud-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), a relevé mardi l’un des gouverneurs, lors d’une matinée de visionnage du Conseil des droits de l’homme.

 « Nous pouvons collecter le chiffre qui vient d’être donné par le comité d’experts des Nations Unies qui témoigne que  8500 corps ont été retrouvé mort entre Goma et Bukavu », a déclaré Jean-Jacques Purusi, gouverneur du Sud-Kivu,

« Nous avons fait un effort pour que la confrontation armée dans la ville de Bukavu cesse, malgré qu’il y’a eu plus de 2 millions d’habitants massacrés par les militaires rwandais et ses supplétifs du M23-AFC. Plus de 422 personnes qui sont torturés et il y a un certain nombre de groupes de cadavres », a-t-il ajouté.

La gouverneur du Sud-Kivu a fait savoir au cours de cette matinée de visionnage du dialogue interactif du Conseil des droits de l’homme sur la situation de la RDC, qu’ y a 29 enfants dont l’âge varie entre 8 à 14 ans qui ont été fusillé à bout portant par ces agresseurs dans la ville de Bukavu.

« Ceux qui ne retrouvent leurs membres de famille doivent aller les chercher dans le Grand Saïo. Il faut 100 USD, si vous arrivez à trouver le corps, vous payez encore 300 USD pour les récupérer. Il y a des barrières un peu partout », a-t-il déploré. 

Parlant de la question des aéroports de Goma et Bukavu, le gouverneur du Sud-Kivu a émis le vœu de voir ces aéroports être rouverts.

« Que les aéroports de Goma et de Bukavu soient ouverts pour vols humanitaires bien contrôlés par la commission humanitaire de l’ONU, pas des vols pour le Rwanda et d’autres Etats voisins », a-t-il souhaité.

Retrait de la Monusco

Par ailleurs, il a soulevé la question du retrait de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation du Congo (Monusco) initié autre fois par les politiciens congolais.

« Il faut savoir que les idées, qui ont concouru à faire partir la Monusco de la RDC, s’étaient focalisées sur les interventions politiques des politiciens. Je ne suis pas d’accord avec ce discours », a-t-il dit.

Pour lui, la protection civile de la population est un rôle reconnu à l’Etat, précisant que les partenaires, comme la Monusco, sont là juste pour accompagner l’Etat dans cette mission.

Mise en place des mécanismes de justice transitionnelle

 «Nous adoptons les sanctions diapositives infligées au Rwanda, ensuite, soutenir les efforts de notre Gouvernement en faveur de la mise en place des mécanismes de justice transitionnelle pour reconnaître le génocide que le Rwanda continue à perpétuer dans notre pays », a  indiqué, pour sa part Chantal Chambu Mwavita, ministre des Droits humains de la RDC.

Elle a, en outre, soutenu qu’il y a aucune collaboration entre la RDC et les FDLR, souvent soutenu par le Rwanda qui les confond aux Wazalendo.

« Nous sommes engagés à cette question, parce que nous devrions mettre fin à un prétexte souvent utilisé par le Rwanda pour agresser la RDC depuis bientôt 30 ans. Le gouvernement congolais a toujours été très ouvert que la cartographie physique de FDLR soit établie, pour mettre fin à cette question de FDLR », a-t-elle soutenu,

Elle a rappelé que les Wazalendo sont une force de reconnaissance nationale pour contrer les terroristes.

«Les Wazalendo sont des Congolais. Ils constituent une force de reconnaissance nationale pour contrer les terroristes. C’est une réponse nécessaire à l’agression rwandaise. Le but principal de ces Wazalendo est de protéger les populations locales et aussi l’intégrité territoriale », a martelé la ministre des Droits humains. 

De son côté, Bintou Keïta, Représentante du Secrétaire général des Nations Unies, est intervenue pour formuler trois propositions pour la stabilité dans l’Est de la RDC, notamment le dialogue régional. Elle a demandé enfin que les aéroports de Goma et Kavumu soient rouverts pour permettre l’acheminement de l’assistance humanitaire pour les populations. ACP/

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