Kinshasa, 28 mai 2024 (ACP).- Les chrétiens engagés dans la politique en République démocratique du Congo ont été appelés à devenir des ambassadeurs du Christ dans la gestion de la chose publique, au cours d’un colloque interdisciplinaire tenu mardi à Kinshasa, à l’Université Omnia omnibus.
« En regardant la situation socio-politique de notre pays aujourd’hui, il y a presque d’évènements similaires avec l’époque du Cardinal Malula. Raison pour laquelle, nous voulons réfléchir à partir de ces intuitions sur la formation des chrétiens qui doivent devenir des ambassadeurs du Christ dans la gestion de la chose en le témoignant à travers des vertus constituées en éthique sociale et politique », a indiqué le professeur Marcellin Kalombo.
Dans son intervention sur la thématique « Avec le Cardinal Malula, former les politiciens à l’éthique sociale pour remédier l’immoralité excessive des dirigeants congolais pourtant chrétiens », le professeur Kalombo a dit avoir tiré des leçons sur la question de l’engagement des chrétiens congolais en politique. D’après son observation, la majorité des politiciens congolais est chrétienne, toutes confessions confondues (Catholique, méthodiste, réveil, protestant, etc.).
« Au-delà de ce nombre élevé des chrétiens pratiquants ou non-pratiquants dans l’arène politique, nous constatons en même temps le niveau excessif d’immoralité dans la gestion de la chose publique, où les maitres mots sont notamment le détournement des deniers publics, le vol, le tribalisme, la coterie, le non-respect des biens communs, l’égoïsme, la démagogie, l’occultisme et les sciences ésotériques. Ceux qui s’engagent ne témoignent pas des valeurs et des vertus chrétiennes apprises dans leurs formations académiques et religieuses », a-t-il soutenu.
Ce colloque interdisciplinaire a été organisé dans le cadre de la commémoration du 35eme anniversaire de la mort du Cardinal Malula.
Ce dernier, membre actif du ‘‘Manifeste de la Conscience Africaine’’, voulait jouer pleinement un rôle de prophète de l’église afin d’éclairer la conscience africaine et de proclamer la vérité. Il s’est illustré, à cet effet, comme un prélat qui n’avait pas peur de dénoncer les maux qui rongeaient déjà les pays en général, et la République démocratique du Congo son pays en particulier.
Le Cardinal Malula a voulu illuminer la marche de la nation à travers ses prises des paroles et ses écris, en dénonçant les abus du pouvoir du régime en place.
« C’est pourquoi, cela qu’il avait comme slogan : ‘‘Mieux vaut être crucifié que de crucifier la vérité’’ », a dit le professeur Marcellin Kalombo.
Afin d’honorer la mémoire de ce prélat catholique, M. Kalombo a exhorté les politiciens chrétiens d’engager sur la voie de la transparence, l’honnêteté, le bien-être social et l’humanisme dans leur vie politique.
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