Appels pour juger en RDC huit Casques bleus sud-africains accusés De viol

Kinshasa, 14 octobre 2023 (ACP).- Desappels pour juger en République démocratique du Congo, huit Casques bleus du contingent sud-africain accusés de viol, ont été lancés vendredi, à Kinshasa (capitale) et à Goma, dans la province du Nord-Kivu, par des organisations de la société civile contactées par l’ACP.

« Il y avait une tendance pour leur pays de demander qu’ils soient transférés dans leur pays, mais nous, nous disons non. Nous pensons qu’ils ont commis ces faits en RDC et c’est ici qu’ils doivent être jugés« , a déclaré Nelly Lumbulumbu, coordonnatrice de « Sauti ya Mama Mukongomani », une organisation féminine de Goma. «Nous pensons que la Monusco qui avait une mission de stabilisation, une mission de maintien de  la paix ne devrait pas vraiment trouver ses contingents dans ce genre de choses », a-t-elle poursuivi.

« Les gens censés nous ramener la paix sont en train de violer nos petites sœurs, nos filles, on ne peut pas se taire autour de ça« , a déploré Lumbulumbu. 

En conformité avec les lois du pays d’accueil

Pour sa part, Josué Wallayi, militant pro-démocratie du mouvement ‘‘La Lutte pour le changement (Lucha)’’, a demandé «à la justice de juger ces gens et qu’ils subissent la rigueur de la loi ».

Coordonnateur national de la Nouvelle société civile congolaise (NSCC) à Kinshasa, Jonas Tshombela,  est du même avis. « Je crois que les organisations de la société civile du Nord-Kivu, qui réclament que les Casques bleus, ces soldats sud-africains, soient jugés sur le sol congolais ont raison« , a-t-il soutenu. « C’est sur le sol congolais qu’ils ont commis des forfaits, c’est sur le sol congolais qu’il y a des victimes, c’est sur le sol congolais qu’il y a des témoins, il est normal qu’ils soient jugés ici. Quand on vient dans un pays, il y a des lois qu’il faut respecter. Comme ils sont allés en dehors de la loi, je crois qu’ils doivent être réprimés par les lois congolaises« , a déclaré Jonas Tshombela, avant d’exprimer tout son soutien aux organisations de la société civile du Nord-Kivu.

Tolérance zéro contre l’exploitation et les abus sexuels

La Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), a pris, dans un communiqué, des mesures conservatoires en réponse à des rapports faisant état de fautes de conduite graves commises par des Casques bleus.

« Le Bureau des services de contrôle interne a été saisi, et des mesures conservatoires ont déjà été prises conformément à la politique de tolérance zéro du Secrétaire général des Nations Unies en ce qui concerne l’exploitation et les abus sexuels et autres formes sérieuses de mauvaise conduite« , lit-on dans ce communiqué. Ces mesures initiales incluent la suspension, la détention et le confinement des Casques bleus concernés, dans l’attente de détails supplémentaires sur ces allégations, y compris dans le cadre d’une enquête approfondie.

La Mission onusienne condamne fermement ces comportements qui, selon elle, ne sont pas dignes du personnel des Nations-Unies. ACP/

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